soie et coton, de Suratè et Guzurate : elles sont unies ou rayées, à
fleurs en soie, à fleurs en or ou en argent. Il en vient aussi du Bengale,
unies ou rayées : celles-ci vont en Arabie.
Les étoffes de soie et co ton , rayées ou unies, qui se font à Damas
et Alep , se répandent dans toute la Turquie : il n’en vient à
Bagdad et Bassora que pour la consommation de ces deux villes et
des environs.
Coton. Mousselines e t toiles.
Le meilleur coton, le plus fin , celui qui est le plus propre à la
fabrication, des belles mousselines , est récolté dans le royaume de
Bervoidje, près de Surate : il en vient beaucoup en laine à Bassora.
On y apporte aussi environ trente mille ocques de coton filé, qui
passent à Mossul, Damas et Alep. Il se vend ordinairement vingt
piastres l ’ocque ; ce qui fait à peu près une somme de 1,200,000 fr.
D e v il, port situé près l ’embouchure de l ’Indus, fournit à Bassora
et à toutes les villes du golfe Persique, du coton plus grossier, que
l ’on emploie à des toiles pour chemises, et surtout à des toiles pour
voiles. On fabrique beaucoup de toiles à voiles, avec ce co ton ,
aux îles de Barrhein. Le midi de la Perse envoie aussi, pour les
fabriques de Bagdad , 'de Damas et d’Alep , une qualité de co ton ,
plus belle que celle qu’on récolte aux environs du Tigre.
Il arrive du Bengale beaucoup de mousselines et beaucoup de
toiles de coton très-fines, ainsi que des toiles de coton, serrées,
blanches ou imprimées , de diverses qualités et de divers prix. Elles
sont envoyées de Madras, et sont fabriquées au Dianaum, situé au
dessus de Masulipatan : elles, sont connues en France sous le nom
de Perses, parce que les premières nous furent apportées de la Persé.
Les indiennes de Sadrasi, Madras etPondichery sont également apportées
enasSpiigrande quantité à Bassora. Les blanches sont pour
la Turquie, et. les-,imprimées pour la Perse.
On £m:k iSurate-de grosses toiles bleues > blanches ou rougesj
mais plus ôrdinairenient'bleues , que l’on apporte à Bassora pour
les Arabes.
P erles.
On pêche dans le golfe Persique, depuis Grain jusqu’au cap Mus-
sendom, et autour des îles Barrhein, une très-grande quantité de
perles, dont le p roduit, année commune, se monte à deux millions
de piastres, ou environ4,000,000 de francs. Les plus belles, les plus
giosses et les plus precieuses, évaluées aux trois quarts de cette
somme, sont portées aux Indes et à la Chine. Les autres viennent
à Bassora pour se répandre en Turquie : il n’en passe presque point
en Perse. C est du Bengale qu on apporte en Europe quelques perles,
petites et rondes.
Les habitans des îles Barrhein appartiennent à la tribu arabe,
connue sous le nom de B én i-K h a le b , qui est répandue sur la côte
méridionale, un peu occidentale du golfe. Ces Arabes confinent, à
l’occident, au pays de Neldjs ou Nedged. Ceux qui sont voisins de
la mer sont tous domicilies : ils vivent de la pêche, de la culture des
terres et du produit de leurs dattiers. Quelques-uns fabriquent des
abas qu on transporte à Bassora : ceux qui sont à quelque distance
des côtes , sont des Bédoins qui vivent sous la tente ; ils ont quelques
troupeaux de moutons , et élèvent beaucoup de chameaux
qu’ils vont vendre à Bassora et à Bagdad y ils élèvent aussi des ânes
d’une très-belle race.
Les îles de Barrhein, au nombre de cinq, deux grandes et trois
petites, ont appartenu quelque tems aux Portugais. Lorsque ceux-ci
furent contraints d abandonner le g o lfe , elles furent soumises,
comme auparavant, aux Arabes de la côte, jusqu’à ce que Nadir-
Schah s’en empara, et en exigea un tribut. A la mort de ce roi y elles
passèrent de nouveau entre les mains des Arabes, et eurent divers
scheiks indépendans. En i 795 , l ’iman de Mascate s’adressa à Méhé-
met - K h an , régent de P erse, s’en fit céder la souveraineté, et
menaça les Arabes de leur faire la guerre s’ils refusaient de lui
obéir. Les Arabes, après quelque résistance, se soumirent, et
s’obligèrent à lui payer un tribut.
L ’air est mauvais dans ces îles, et les chaleurs sont excessives