de toutes ses entreprises. Ce n’est pas seulement en Syrie et sur
les montagnes du Liban que 1 on est persuadé que Dgézar est sorcier
: il n’y a pas peut-être dix individus à Damas / à Alep et à
Bagdad qui soient assez instruits pour oser en douter.
Tel est le pacha qui gouverne aujourd’hui la partie méridionale
et occidentale de la Syrie. On voit que la Nature en a fait un homme
extraordinaire : une éducation soignée et les conseils d’un sage en
eussent fait peut-etre un grand-homme ; des circonstances malheureuses
en ont fait un scélérat, tin ty ran , un nouveau Phalaris.
C H A P I T R E V.-
Retour à Barut. R éflexion s sur le so l e t le clim at de la
Syrie. B ib lo s. T rip o li. A radu s. Arrivée à L a ta k ie/
description du p o r t e t de ta v ille . Entrée dans des
catacombes. T u e d ’ une fem m e récemment assassinée.
H istoire ?iaturelle. Adm inistration , agriculture e t commerce*
N o n s partîmes de T y r le i 5 brumaire, dans l ’intention de nous
rendre à Barut, et continuer notre route par terre, en passant par
Tripoli et Alep ; mais un petit navire français, venant de Damiette,
et destiné pour L atakie, arrivé presque en même tems que nous
à Barut, nous détermina à aller par, mer. II était venu mouiller
dans la rade pour décharger quelques confiés de riz , adressées à
un marchand de la ville. Le tems était fort beau; le navire était
prêt ; la traversée était courte : nous crûmes devoir profiter de
cette occasion, quoique nous eussions préféré d’aller par terre 5
car nous redoutions la saison des orages, qui approchait, et nous
voulions observer la S y rie , et non la mer qui vient baigner ses
côtes.
La Syrie offre tant de sites charmans, tant de productions différentes,
tant de peuples divers, tant de villes anciennes, tant de
lieux célèbres dans l’Histoire, que le voyageur est arrêté à chaque
pas, et qu’il éprouve à chaque instant une sensation délicieuse ou
pénible, un souvenir agréable ou affligeant. I c i, c’est un regret à
exprimer ; là , un souhait à faire : ce sont des peuples opprimés à
côté d’hommes indépendant j ce sont d’indolens et stupides Musulmans
sur le soi des Aradiens , des Sidoniens et des Tyriens ; oe
sont des Arabes indomptés, sur le lieu qu’occupaient ces Israélites,
que l’Histoire sainte nous peint si remuans, si tracassiers ; ce sont