8b, V O Y A G E E N É G Y P T E .
autre cause que de l’amoncéleinent des sables. Il est possible que
l ’on ne connaisse pas avec exactitude la mesure dont les Anciens
se sont servis ; il est possible aussi que ces mesures n’aient pas été,
bien prises, puisque les Modernes qui se sont attachés à en faire la
comparaison, varient entre eux.d’une manière encore plus dispro-,
por donnée.
Mais qu’importe que les pyramides aient cinquante pieds de plus
ou de moins dans chacune de leur proportion ; elles n’en sont pas
moins les monumeas,les plus, é,to»nans qui soient sortis de la main
de l ’horomè, et ceux q u i produisent les plus fortes impressions,
i La'troisième pyramide, qui se trouve au sud-ouest des deux au--
très, attire rarement l ’attention des voyageurs, parce que sa masse,
n’a rien d’imposant, sa forme rien d’extraordinaire, sa construc--
don xien de plus curieux que ;ce qu’on vient de voir : elle se faisait
pour tarit remarquer-autrefois; par la beauté, le brillant et la dureté;
des pierxes dont elle était revêtue. A u lieu de granit rose qu’on vo it
encdi* au sommet d e là seconde, on se servit pour celle-ci du beau,
jaspe vert-foncé d’Éthiopie, ainsi que Pline nous l’apprend (i) „
ainsi que nous l ’attestent les fragmens qu’on voit répandus, aux
environs.
On attribue cette pyramide à Mycerinus, à ce roi vertueux q,ui;
crut que sa cendre, accompagnée dans cet humble monument des
bénédictions du peuple, y reposerait avec plus de tranquillité que,
celle de ses aïeuls, dans les deux antres- Le cit. Grobert, qui l’a me-,
surée, lui a trouvé deux cent quatre-vingts pieds de b ase, et cent;
soixante „deux d’élévation. Il paraît qu’on a, fait; inutilement des
tentatives à sa face nord; pour,pénétrer dans, l’intérieur ; car elle est
ta-ès-dégradée de ce Côté. On remarque à sa partie méridionale,
(1 ). Tcrti^.imnüg jjnviljctis,, sgd niultù. sp^ct^tiur. f lapldibus assurgit.
Fb'Hift, fiatur, R&A.4 , i>... .
Le cit. Grobert dit qu’elle était revêtue de granit rôse tiré de l’Ile d’EIépbantine.
xt attribue âu ebéphren le jaspe d^Éthiopte". i l y a eu erreur dans les étiquettes du
jqit. Grobert, ou une faute d’impression dans le texte. Le granit de l’Ile d’Eléphan-
tine revêt encore une portion du cbepbren.
C H A P I T R E V I I . «S
trois autres pyramides beaucoup plus petites, qui se prolongent à
l’occident, et à quelque distance de sa face orientale on voit les
débris d’un temple construit des mêmes pierres que les pyramides-.
G’feSt .probablement celui dont parlé Hérodote, qu’Asy chis, successeur
de Mycerinus, fit bâtir en l’hotìneur de.Vnlcaiii.
Après avoir observé pendant quelque tems les environs - de cè
monument , accompagnés seulement de deux Arabes, nous revînmes
èur nos pas pour aller voir le Sphinx et rejoindre nos compa-
ÿ à è tk dé vo yag e, qui nous y attendaient. En passant près uè là
èèeondè pyramide; Uds conducteurs nous invitèrent à entrer dàns
l ’habitation 'souterraine qn’occupait un Màrabou. La roche taillée
li pie présentait extériëuréhient dèux portes surmontées de Mero*'
glyphés , ét quelques fènêtres à fleur de terre , à moitié bouchées
par le sàble. Dès que le Marabou nous entendit parler, il vint au
devant de nous. Nous entrâmes par la porte à gauche dans eriè
chambre, spacieuse, et de là dans uhe seconde, où nous ne vîmes
ni ornemens ni hiéroglyphes. Notts nous présentâmes à hhe troi-
sième chambre ; mais comnié elles n’étaient éclairées épie par leur
pòrte, et cornine nous n’avions point alors de bougies, iious ne
pûmes aller pins loin. Nous ne crûmes pas d'ailleurs qu’il y eût
dans ces lieux rien de remarquable , et nbUs ne sortîmes,pas sans
payer à Vhomine saint le tribut'auquel i l s’attendait.
La seconde porte extérieure ne nous parut pas communiquer
Uvee les chambre^’souterraines dont noiis Vénons de parler : elle
conduit à Une'piècècàrïéè, «Sur le oôté de laquelle nous •àppèt'çûmete
une ouverture1 en pente presque tonte obstruée par les sables. A
droite de dette Sëcoride porte nous vîmes quelques autres fenêtres
an niveau du S o l qu i ont dû éclairer d’autres chambrés dans les-1
quelles nous ne sommes point entrés. Il paraît que toute cette partie
du rocher a été anciennement taillée, ét qu’eulè renferme un
grand;nombre de chambres qu’il SeTaif peut-être' tiès-CuriëUX ’ dè
visiter avec soin. Un léger travail suffirait poûr «déblayer les sables
qui les obstrnént en pârtie.
Lorsque nous fûmes «arrivés1 au SpliinX ; oh nous -dît que léS premières
chambres dans lesquelles nous étions’ dh'tré'S , S’étendaient
L a