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Abyssinie. Savary s’est trompé quand il dit l ’avoir rencontré dans
toutes ses courses, à moins qu’il n’ait voulu parler du tamaris. Le
tamarindier est un arbre à fleurs légumineuses, auxquelles succèdent
des gousses pleines d’une pulpe noirâtre et acide, connue en
médecine sous ie nom. de tamarinds. ;-
L e c y p r è s . Cupressus sempervirens e t Cupressus orientalis.
Ces deux arbres, dont on voit quelques pieds dans les jardins du
Caire, y ont pris une si belle croissance, qu’il est étonnant que les
Égyptiens, qui manquent d e bois de charpente et de menuiserie ,
n ’aient pas songé à en étendre la culture.
A r b r e s f r u i t i e r s .
Les abricotiers, les pêchers, les' poiriers et les pruniers d’Europe
sont cultivés.dans les jardins, y deviennent assez beaux; mais on
nous a assuré qu’ils produisent des fruits en petit nombre et d’assez
mauvaise qualité.
L e m û r i e r b l a n c . Morüs alba.
On voit de très-beaux mûriers à Rosette, à Damiette, au Caire ;
mais les habitans n ’ont jamais essayé d’utiliser cet arbre en élevant
des vers à soie. Ces insectes réussiraient néanmoins très-bien dans
tonte l’Égypte inférieure, ainsi que le prouvent les expériences qui
forent faites à Rosette, en l’an 3 , par les frères Walsy, et qui nous
forent communiquées avant notre départ d’Alexandrie. L a graine
ou les oeufs des vers à soie avaient été envoyés de Marseille.
L e m û r i e r n o i r . Mo rus nigra.
. Il est généralement cultivé dans la basse Égypte par rapport à
ses fruits : il y devient aussi beau qu’en Europe.
, , L e k i c h t a , Annona squamosa.
Il vient à Ros.ette, à Damiette et aux environs du Caire, à la
hauteur du prunier : on n’en connaît que deux ou trois pieds dans
les jardins d’Alex andrie, qui .ne s’élèvent qu’à la hauteur des
buissons.
C H A P I T R E X I I I . i 7y
buissons. Le fruit de cet arbre est excellent. On regrette , en le:
goûtant, de ne pas le voir plus abondant en Égypte.
L e f i g u i e r . Ficus carica.
Il ne forme pas en Égypte des troncs élevés, comme dans les
départemens méridionaux de la France : il est toujours bas et en
toufïês épaisses. On dit que ses fruits y sont fort bons, mais en
moindre quantité qu’au midi de l’Europe.
L e t a m a r i s .
Cet arbre, que nous n’avons pas vu fleurir en Égypte, et qui est
vraisemblablement une espèce nouvelle, vient très-haut et paraît
naturel au pays. Nous croyons avoir retrouvé la même espèce aux
environs du Tigre et de l’Euphrate.
L ’ o r a n g e r , l e c i t r o n i e r .
Ces deux arbres et leurs princàpales variétés réussissent très-bien
dans l’Égypte. Les arbres en sont beaux, les fruits délicieux, mais
en trop petite quantité pour les besoins des habitans.
L e m y r t e .
Il est cultivé seulement pour l ’agrément : il croît dans les jard
ins , à la hauteur de nos pommiers.
L ’a r b r e a g l u . Cordia myxa et Cordia sebestena.
Ces deux arbres sont cultivés dans presque tous les jardins : ils
croissent à la hauteur de nos plus grands poiriers. On se sert de
leurs fruits pour extraire la glu que l ’on emploie à la chasse des
petits oiseaux. On en exporte une assez grande quantité.
L a v i g n e .
Elle est ordinairement cultivée en treille dans presque tous les
jardins : elle croît très-promptement, s ’élève à là plus grande hau-r
teur; mais elle donne peu de raisins. Nous l ’avons vue plantée sur-
les derrières de Rosette, dans des fosses creusées dans le sable, à
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