d’autres puits également comblés de sables. Nous ramassâmes
quelques plantes en Heur, et nous prîmes une petite gerboise que
nous fîmes sortir de son terrier : elle n’est pas plus grande qù’uiie
souris. Son pelage est fin , d’un jaune-fauve en dessus, d’un beau
blanc en dessous : elle a cinq doigts aux quatre pieds ; ce qui la
distingue de toutes les autres espèces de gerboise (1). P l. 28,fig . 1.
A , B , C.
I l y avait déjà plus d’une heure que nous attendions le retour
de nos jeunes gens, dont nous avions eu cependant plusieurs fois
des nouvelles, lorsque nous les vîmes paraître tout couverts de
poussière. Nous descendîmes à notre tour , et trouvâmes au bas
du puits un trou si étroit, que nous eûmes bien de la peine à nous
en tirer : ce trou aurait pu être agrandi considérablement ; il n ’était
si étroit que parce que les Arabes n’avaient pas assez bien déblayé
les sables. Après avoir rampé l ’espace de sept à huit pieds, nous
fûmes plus à notre aise et nous parvînmes bientôt dans une galerie
spacieuse, et ensuite dans une chambre assez grande , pleine de
pots couchés les uns sur les autres. A quelques pas de là nous
fûmes arrêtés par des sables qui obstruaient le chemin. Les Arabes
y avaient creusé un trou semblable au premier, qui nous permit à
peine de passer.
Nous nous enfonçâmes ainsi fort avant dans ce souterrain, en
rencontrant de tems en teins de pareils obstacles. Nous reconnûmes
(1) Dipus gerbillus , suprà Jtuvus ? subtàs albus, pedibus posticis pentadactylis
digitis suboequalibus. Bullet, de la Société piiil. n°. 40.
Mus longipes, caudd elongatâ , •vestitd ; palmis tetradactylis plantis pentadactylis
, femoribus longissimis Ifinn. Syst. nat. p. 84, n°. »9. — JJlus. Adolph.
pTÌder. 1 , p. 9.
Corpus magnitudine mûris museali, suprà jlavum , subtàs album. Caput coni-
cum , mystaces longte, aures ovatte , médiocres ; pedes anticipentadactyli, pollice
abbreviato , ungi a culaio j postici fe rè longitudine corporisp entadactyli : digiti
langt > intermedii tequales, laterales paulò. breviores ; caudd corpore paulò longior;
apice ßoccosd ; pud j'usci suprà numerosiores.
JVÎ. Desmarets fils vient de former un genre de cette espèce, sous le nom de
gerbille. Voyez le nouveau Dictionnaire d’Hist. nat. nom. 24.
que les sables qui obstruaient ces galeries, correspondaient à déS
puits, et nous soupçonnâmes qu’à chaque puits aboutissaient quatre
galeries correspondantes aux quatre faees ; Car il nous arrivait
de marcher souvent sur une ligne droite , ét de nous détourner
quelquefois à droite OU à gauche par un angle d ro it, lorsque nous
rampions dans lé sable : ainsi donc, si notre conjecturé est fondée -,
le souterrain que hôus avons visité , serait disposé èn échiquieiv
Nous y avons vu fort peu de chambres à momies, soit qu’elles
n ’y soient pas réellement fort nombreuses, et qu’on hé les creusât
qu’à mesure qu’on en avait besoin, soit que les Arabes he nous
aient pas voulu déblayer les galeries qui pouvaient nouS y conduire.
En revenant sut nos pas , nous nous arrêtâmes à une chambré
qui avait plus de trente pieds dé largeur. Tout le fond était rempli
de pots entassés les uns sur les autres jusqu’au plancher, qui était
p la t , ainsi que celui de toutes les galeries.
Ces pots avaient depuis douze jusqu’à dix-huit poncés de long.
L'ouverture était plus large que le fond, èt avait de cinq à Sëpt
pouces de diamètre. Ils étaient en terre cuite rougeâtre, fort grossière
, ét avaient un couvercle convexe , dé la ihêîtië tèfcrë ttiitè ;
fixé au pot avec une sorte de tèrre grisâtre; La momie qu’ils rem
Fermaient, était entourée de bandelettes de vieille étoffe dé lin ôd
de coton, assez fine, et recouverte d’un résèati de fil plus ou moins
bien travaillé. Après avoir enlevé ces bandelettes, nous avons souvent
trouvé de la poussière noire et quelques restes d’oSseihéns,
qui nous annonçaient la décomposition de la momie : quelquës-
unes cependant se trouvèrent èn assez boh état t l ’oiseau y était
entier. Son bec , sa tête et une partie du cou étaient cachés SOUS
l ’aile ; les pieds étaient ployés et collés sur le vèiitre j les plumes
avaient assez bien conservé leur couleur pour reconnaître si c’était
l ’ibis blanc ou l’ibis noir que nous avions sons les yëdx.
On sait que les anciens n’ont fait mention que dé deux espèce^
d’ibis : le noir, qui ne se trouvait qu’aux énvirôüs dé Pêluzé, éf
le blanc, qui était répandu dans toute i ’Égypte. Pendant long-Tëmà
les naturalistes n’ont pu faire connaître ces oiseaux d’uriè manière
M a