liiver, serait plus considérable. Elle nuit d’ailleurs plus particulièrement
aux marchands turcs, nolisataires de presque tous les navires
caravaneurs ; car il.arrive souvent qu’ils sont en charge dans
lé port neuf, ou qu’ils n’ont pas encore mis à terre leur cargaison
lorsqu’ils se perdent par un mauvais tems.
Deux raisons principales S’opposent à l’admission des navires
européens dans le port vieux ; la première, c’est que la douane
ayant tous ses magasins sur le quai du port neuf, les douaniers seraient
obligés d’en faire construire de nouveaux Sur l’autre; ce qui
leur occasionnerait unê dépense assez grande. Il est à remarquer
que les navires des Musulmans viennent ordinairement décharger
leurs marchandises dans le port neuf, et qu’ils ne vont dans l’antre
que pour y passer la mauvaise Saison. La seconde raison, et la plus
forte sans doute, c’est que' l’ignorance, toujours crédule, à laissé
accréditer uri bruit que le fanatisme a répandu. On a persuadé aux
Aléxandrins que, du momeiit où les navires européens seront reçus'
dans le port des vrais Croyans, la ville ne tardera pas à être soumise
a u x Infidèles. On sent bien, d’après cela, que la proposition
que les négocians français ont faite quelquefois de construire à leurs
frais les magasins de la douane sur l’autre po rt, ne pouvait être
acceptée sans soulever une populace fanatique et féroce, dont la
haine contre les Européens ne s’est que trop souvent manifestée.
Les négocians d’ailleurs ne proposaient de faire les avances des
frais que nécessitait la construction des nouveaux magasins, qu’à
la condition qu’ils en seraient remboursés peu à peu sur les droits
que paient leurs marchandises ; ce qui ne présentait pas à la cupidité
turque des avantages assez considérables.
L ’île de P haro s, connue aujourd’hui sous le nom arabe de.jRa.s-
el- Tin ou cap des Figuiers, est devenue une presqu’île depuis qu’elle
fut unie au continent par une chaussée. Elle a pins de demi-lieue
de longueur, et elle présente un terrain blanchâtre, peu élevé ,
très-peu fertile. Sous la couche de terre végétale, il y a une roche
tendre y calcaire, semblable à celle de la côte. On sème sur cette
presqu’île un peu de blé , et on y cultive quelques figuiers dont les
fruits , à ce qu’on nous a dit, sont assez bons. Pour garantir ces
nrhres du yent de mer qui les ferait périr ou qui ,en gâterait le
f ru it , on élèye autour ,de çhacun d’eux une palissafie .en roseaux,
que l ’on répare .soigiie.usernent chaque année aux approches de la
jrécolte. Qn voit, tqut le lopg de ,1p. ru e r , ¿ans la partie qui se
prouve sur Je p a rt v ieu x, des ruines d’pnqjens édifices, parmi lesr
.qpefies qn,distingue des citernes y qe qui prouye.qpe cette presqu’île
,éj:ait.très-fipbitée autrefois, ,et.que,l!eaujdu canal pouvait y.pap-
,venir.
On remarque pendant l ’hiver ,.spr.cettepresqu’île , un bassin fi’eap
.Saléequi.pèche au printems, et fournit pp. été du sel en abondance.
Le rocher spr lequel était fiâtpe.la tour qui servait de reçqnnais-
pance.pux marins pendant le jour, et, qui avait un phare pour les
.guider pendant lp nuit , est uni à l'île de Pharos par une digue
.étroite, bâtie sur des brisans. A p lieu de çe monument, .regardé
pomme .une des sept merveilles. du monde, 011 voit spr ce rocher
,pn châtepu.à moitié .ruiné.,, dénué d’a rtillerie, incapable deresister
aux canons d’une simple corvette. ,Un peu au-delà du phpre , on
.remarque,un putre.roçfier.beppcopp plus.petit, désigné ppr les marins
,sous le nom de Jûiajnaut. Les navires qui. entrent dans lp port
neuf,ont soin de l’éviter, pt de passer à 1,’est. Il serait à désirer que
la digue fut prolongée jusqu’au Diamant; .le port neuf deviendrait
meilleur ; les vagues entreraient avec moins d’impétuosité dans ce
, pqrt.par le.s .vents d’ouest, de nord-ouest et de nord, et le mouillage
.serait,un peu plus étendu.
La population d’Alexandrie est évaluée .à près de vingt mille
.habitans. Elle, est un mélange de Sarrasins, anciens conquérans de
l ’Égypte ; de.Bédobis arabes, pasteurs et cultivateurs que la paresse
ou le.libertinage a fait renoncer à la vie indépendante ; de Mau-
grebins maures ou arabes de la côte de Barbarie, et d’un petit nombre
de Turcs que le commerce a fiiit venir de Grète, de Rhodes et
de Stancho. .11 ,y a aussi quelques Grecs depuis long-tems établis
en.Égypte, et quelques Chrétiens originaires de la Syrie. On y
compte en outre trois cents Juifs et cent cinquante Européens.
Les Arabes d’A lexandrie,ont,un caractère qui leur est,propre,
e t qxii diffère à bien des égards de , celui, fies .Turcs. Jls sont plus