celle de faire passer sar leurs kelleks les caravanes nombreuses qui
vont (l’Auuutie, Géziréh, Mossul à Erbil, Kerkouk, Shéhrzour et
Bagdad, où qui viennent de ces villes.
Il n’était pas encore midi lorsque nous remontâmes à cheval :
nous avions à quelques lieues à gauche des montagnes, dont nous
ftotts éloignâmes. Nous marchâmes à grands pas et souvent au
galop : 11 ne nous fallut que quatre heures trois quart* pour nous
rendre à Ancona. Ce village doit être distant de sept lieues du grand
Zarb : il est peuplé de Curdes et de Catholiques syriens ; il appartient
à un aga curde. Du grand Zarb à ce village le terrain est uni,
très-fertile, prestpte tout cultivé; c ’est une des plus belles plaines
que nous ayions vue dans ces contrées.
Nous sommes à une petite lieue d’Erbil ou Arbelles, ville qui a
donné son nom à la bataille qu’Alexandre remporta sur Darius,
et qui mit fin à l’Empire des Perses.
Mais ce ne fut pas précisément dans la plaine d’Arbelles on
d’E rbil que cette bataille eut lieu ; ce fut auprès d’un village nommé
Gaugamela, situé probablement à la droite du Bumadus.
Alexàndre avait triomphé des Perses au passage du Granique et
dan6 les défilés de la Cilicie : il s’était emparé de Sardes, de Milet,
d’Halicarnasse et de toute l ’Asie mineure ; il avait détruit la ville
de T y r et soumis la S y r ie , la Phénicie et l’Egypte ; il avait jeté le*
fondemens des deux villes maritimes qui devaient porter son nom,
l’une au nord de la S y r ie , et l’autre à l ’occident de l’E g ypte , et
cependant il médite de nouvelles conquêtes ; il se prépare à de noi*-
Veaux combats : l ’Egypte et la Syrie ne l’occupent qu’un instant; il
règle tout ce qui est relatif k l’administration de ces riches contrées,
e t revient sur ses p a s , «e dirige vers l’Euphrate, passe ce fleuve à
Thapsacus sur des bateaux que Darius n’-a pas eu la précaution de
brûler ou de faire enlever ; il traverse la Mésopotamie sans trouver
aucun ennemi qui s’oppose à sa marche; il passe le Tigre à gué, et
feampe 4 qùelques milles de ce fleuve.
D ar iu s , de son côté, au lieu de rassembler toutes ses forces dams
les vastes plaines de la Mésopotamie, o à il eût pù détruire l ’armée
d e son ennemi a u passage de l’Eùphrate, s’en, éloigneaa contraire ;
il quitte Babylone, passe le T ig r e , marche <v.eys Arbelles ; et .comme
s’il eût voulu lever tous les obstacles qu’Alexandre pouvait-rencon*
tre r , il jette un pont de bateaux sur le L y cu s , s’ayance de quatre-
vingts stades, et campe sur le borddu Bumadus.
En marchant vers Darius, Alexandre avait le Tigre à sa droite,
et les monts Gordiens à sa gauche. :Sur l ’avis qu’il reçoit de l’approche
de l ’ennemi, il range son armée en bataille : Darius n’était
éloigné que de cent cinquante stades, à peu près quinze milles.
On ne dit pasjsi Alexandre passa le Bumadus pour livrer la bar
taille. Quinte-Curce dit ,au contraire que Darius , campé sur ses
bords, '¿!avança encore de dix stades lorsqu’il s’ébranla pour se
tenir prêt au combat. O r , comme d'espace compris .entre les deux
rivières n’est que de sept .à huit milles, et que du lieu du combat
au Lycus il y avait quatre-vingt-dix stades ou neuf milles, il mous
paraît évident que -Ge 'fut Darius qui passa le Bumadus, et que la
bataille eut lieu à la-droite de cette rivière. Alexandre, en se dirigeant
de manière à avoir le Tigre à sa droite, et les monts .Gordiens
à sa gauche, marchait vers le sud-est, et avait probablement
passé le Tigre vers l’endroit où est aujourd’hui Mossul. Qn ne
parle plus du Bumadus après la défaite de D arius, parce.qu’à la.fin
de l’été et avant les pluies d’automne, qui .sont -tardives dans ces
contrées (a ), cette «rivière est presque sans eau. ‘Mais il.est dit que
D ar iu s , en fo y ant, repassa le Lyous à ila:fin de la 'journée, et qu’il
•arriva à Arbelles vers le milieu de la nuit. On doit Groire, d’après
c e la , que l’action dura depuis le matin jusqu’à quatre heures du
soir, et que Darius marcha environ deu-x heures «pour «se rendre
au L ycus, et cinq ou six pour se rendre à'Arbelles; ce qui s’accorde
parfaitement avec les distances que nous avons trouvées, -puisque
nous avons marché près de deux heures du >Khaser-Soùï au Za rb ,
et cinq et un quart ■ du Zarb «à Erbil.
Le 2 7 , nous quittâmes A n con a , et après une demi-heure dp
■marche nous passâmes sous Erbil. Cette ville est)hâtie en partie sur
•tm monticule factice fort élevé, upplati à sonsommet elle.occupe
(>) La-bataille eut lieu le a octobre.
A a a a