seulement ; les sept du milieu ont quatre pieds de largë, et les
deux des extrémités n en ont que deux chacune : elles paraissent
toutes de granit ro se , ainsi que les parois des murs et le sarcophage
qu’on y voit vers l’un des angles..
Sur les deux murs latéraux on apperçoit, en face l ’un de l ’autre
, deux trous, 1 un carré et l ’autre ovale, auxquels Maillet a
donné une destination assez singulière : le premier allait, suivant
lu i, par une ligne droite, jusqu’à l’extérieur de la pyramide ; il servait
à donner de 1 air aux personnes q u i, par attachement ou par
devoir, s’étaient enfermées vivantes auprès du corps de leur roi :
c’est par-là qu’elles recevaient aussi les alimens dont elles avaient
besoin. L ’autre trou devait recevoir leurs excrémens, qui tombaient
dans un réduit profond, pratiqué au bas de la pyramide
pour cet usage.
Cette conjecture d’un homme très-judicieux, qui a résidé long-
tems au Caire , et a visite plusieurs fois avec la plus grande attention
1 intérieur de cette pyramide, nous porta à faire quelques
efforts pour reconnaître la direction de ces trous. Il nous parut
qu’elle était d’abord horizontale, et qu’ensuite, à la distance de
sept à huit pieds, ils s’élevaient l ’un et l ’autre vers le haut de la
pyramide; car en y introduisant quelques bougies au moyen dë
nos cannes liees 1 une à la suite de l ’autre, nous vîmes, au fond
des pierres qu’on y avait jetées, dont une partie était cachée vers
le haut et jamais vers le bas. La lumière d’ailleurs put s’élever dans
1 espace que les pierres n’occupaiënt :p a s , et disparaîtré à nos
yeux.
Le cit. Grobert croit que ces trous furent destinés à conserver
dës manuscrits ou des aromates que l’on avait coutume d’ensevelir
avec les morts.
L a chambre inférieure n ’a que dix-huit pieds de long sur seize
de largë ; le plafond n’est pas u n i, mais formé de pierres qui s’avancent
les unes en avant des autres, ainsi que la galerie qui conduit à
la chambre supérieure. On voit sur le mur à gauche un enfoncement
que Maillet croyait avoir été destiné à recevoir une momie.
Cet auteur s est encore trompé dans cette conjecture ; car cet
enfoncement est terminé au bas par un canal carré, semblable à
celui par où on arrive à la chambre de la reine , et qu’on peut
présumer devoir conduire' à une autre chambre dont aucun voyageur
n’a fait mention. Nous avons tenté inutilement d’y pénétrer :
ce canal est tellement obstrué par des décombres, qu’à peine on
peut s’y glisser de toute la longueur du corps; mais par le moyen
des bougies allumées que nous y avons introduites, nous avons reconnu
que ce canal est horizontal, qu’il est semblable au premier,
que les murs en sont intacts, et que lés décombres dont il est remp
li, n’y sont que déposés. Depuis Maillet on a généralement cru
que tous les décombres, qui s’élèvent à plusieurs pieds au dessus
du sol de la chambre de la reine, étaient le produit d’une fouille
faite sous le sol même de cette chambre. Si cette opinion est fondée,
ceux qui entreprirent cette fouille, se trouvant embarrassés
p a r la quantité de pierres qu’ils en tirèrent, durent les transporter
jusque dans la chambre où ce nouveau canal conduit, en remplir
le canal lui-même, et en couvrir le sol de la chambre de la reine
à la hauteur de quatre ou cinq pieds. Il est également probable que
du tems de Maillet les décombres cachaient l’ouverture du second
canal, et ne laissaient voir que l ’enfoncement qui lui était supérieur;
ce qui porta cet auteur à présumer que c’était une niche à
momie, bien loin d’imaginer qu’il désignât un second canal.
Cette chambre, au surplus, comme la supérieure, est toute formée
de gros blocs de granit rose ; mais le canal par lequel on y
arrive, est de pierre calcaire, blanche, enfumée comme celle des
autres passages, et on y remarque une grande fente qui dépend,
selon toutes les apparences , de quelque affaissement qu’aùra
éprouvé toute la masse de cette immense maqonerie.
Nous n’avons fait aucune autre remarque bien essentielle sur
les autres parties de la pyramide, qui ont été décrites par Maillet :
elles sont en tout conformes à la description qu’il en donne. Quant
aux opinions que cet auteur a émises pour expliquer la manière
dont elle avait été fermée, comme aussi les moyens par lesquels
on est parvenu à y pénétrer, on ne peut se refuser à les regarder
comme infiniment ingénieuses et vraisemblables. Nous rénvoyons