La quatrième paraît devoir former un genre nouveau, dont plusieurs
espèces sont dans les collections : il diffère de la mélanie par
le défaut d’échancrure à la base ; du bulime , par l’habitation et
l ’opercule; de la turritelle, par la lèvre non sinuée (1).
On trouve aux environs de la colonne une hélice très-remarquable
par sa forme : on la prendrait au premier aspect pour un
trochus que les flots de la mer auraient rejeté sur le rivage. P l. 3i ,
Jig. 5 , A B ( a ) .
Parmi les quadrupèdes qui fréquentent les environs d’Alexandrie
, on doit remarquer la hyène, le chaca l, une espèce de chat,
plusieurs gazelles, le porc-épic et la gerboise. Il est extrêmement
rare qu’on y rencontre l’once, le léopard et le lion.
L a hyène ne se montre que la nuit : elle reste pendant le jour
dans des cavernes, dans des fentes de rochers, dans des souterrains
spacieux; ce qui fait qu’on n’entre jamais dans les catacombes
sans prendre la précaution de se faire précéder par des Arabes armés.
On trouve souvent dans ces catacombes des ossemens de gros
et de menu b é ta il, qui prouvent qu’elles sont fréquentées par ce
féroce animal.
Le chacal est bien plus fréquent que la hyène ; il vient roder autour
de la ville pendant la nuit, et il se retire dans les déserts pendant
le jour.
Nous avons vu fréquemment dans lés fèves, dans les fromens et
dans les. orges un animal de la grosseur et de la forme d’un chat
(1) Melanoid.es fasciolata , parvula , longo-fusiformis, tenuiter striata J dilutè
rujidula ; fasciolis interrnptis , subjlexuosis , rufis. Tab. 3i , fig. y.
(a) H é lix crenulata , parvula , conoidea, rugellosa, an fractibus, ad suturam
crenatis umbilicoparvo. Tab. 3i , fig. 5 , A B.
Cette coqiïille trôchoïde ou conoïdale , large d’environ cinq lignes à sa base , se
distingue très-facilemènt des hélices de même forme par sa surface rude et finement
ridée , et par les crénelures du bord inférieur des tours de la spire. Ces cré-
nelures se font aussi sentir sur la caréné obtuse du dernier tour. La lèvre est simple,
sans bourrelet; l’ombilic est fort petit. Elle est d’un blanc-sale, un peu mélangée de
rousüàti'e.
ordinaire ;
ordinaire : il fait la guerre aux petits oiseaux, aux rats , aux gerboises
; il est timide, et fuit au moindre bruit. On nous a dit qu’il
était commun dans le désert, et qu’il habitait sous quelque arbuste
touffu, dans des crevasses ou sous tout autre abri. Nous l ’avons
tiré plusieurs fois à la balle sans avoir pu l ’atteindre. Des Arabes
bédoins nous en apportèrent une peau, à laquelle il manquait la
tète et le bout des pieds.
Cet animal est d’un gris un peu fauve en dessus, mélangé de
noirâtre, avec une bande d’un gris-noir qui règne tout le long du
dos, et qui se prolonge sur la queue. Vers le bout de celle-ci, on
remarque deux anneaux noirâtres : les côtés du ventre sont d’un
gris-blanc, avec quelques petites bandes transverses, obscures; les
cuisses ont quelques bandes noires, et le dessous du corps est blanc,
avec une très-légère teinte fauve (i).
La gazelle, antilope dorcas, est commune en E gypte, en Syrie,
en Arabie, en Perse. Elle est de la grandeur d’une chèvre ordinaire;
mais ses pieds sont plus minces, et son corps est beaucoup
plus délié. Ses cornes sont élevées , courbées , munies de renfle-
mens circulaires depuis la base jusqu’aux deux tiers de leur longueur
: elles ont environ un pied de long lorsque l ’animal a acquis
tout son développement. Le pelage est fauve en dessus , blanc en
dessous : on remarque sur les flancs une bande obscure qui sépare
ces deux couleurs. La queue est très-courte, noirâtre en dessus,
et blanche en dessous.
La forme de la gazelle est très-agréable : son naturel est doux et
timide, et sa légéreté ne peut être comparée qu’à celle du cerf.
Elle figure dans les chansons orientales, autant que le lis et la rose
dans les poésies érotiques des Européens. Les Arabes et les Persans
ne parlent jamais de l’objet dont ils sont épris, sans comparer ses
yeux aux grands yeux noirs de la gazelle , sans lui trouver la
gentillesse, la douceur et la timidité de cet animal.
(1) Felis libyous, suprà griseus, subtùs albicans ; dorso nigricante ¡femoribus.
kipocondriis caudoeque apice nigro fasciatisi
- Tome II , F