point du tout comprise clans cette organisation, ou-qui ne l’est q t»
tacitement, et comme devant fournir aux dépenses cLn gouvernement
et aux tributs imposés-, n’est guère susceptible d’être amélioré;
que le despotisme militaire doit constamment peser sur elle
dans’toute sa farce , et quelle n’est toujours: destinée tpi a server
x|e profe à l ’avnrice de ses chefs ou de fours agens.
Cependant nous pourrions faire mention ici des -édits et régfo-
mens concernant la police <kr l’É gypte, rédigés peu cte tons après
la prise de Rhodes, sous de nom de Canoun-Namé, par ordre- de
Üuleiinan, fils de Sélim. Ce monument poudrait honorer la mémoire
de oe prince : on y reconnaît le protecteur zélé de l’agriculture,
et l’ennemi de ceux qui l’oppriment ou la négligent. Mais
4 quoi sent le mérite, la sagesse même de ces régfemens, devant la
puissance abusive ou tyrannique qui doit les rendre mutiles, on
les faire tourner au profit de ses abus-?
A u reste,cette forme de gouvernement remplît les intentions de
son fondateur au-delà de ce qu’il pouvait prévoir. Mais enfin la
lutte devait cesser pair le triomphe de 1W ou de l’autre p a r ti, et
«’est le parti le plus ¡justement méprisé qui l’emporte sur l ’autre.
Ces Mameluks, qui ne devaient être que les înstrumens passifs dit
d iv a n , parviennent à s ’emparer, par fours places, des richesses ;
par leurs richesses , du crédit ; par les richesses et le crédit, de tout
l’ascendant de l’auborité, de tout fo pouvoir des Gthomans. „
¡Depuis long-tems la Porte négligeait l’Ëgypte , -et , craignamt
plus ses pachas que le divan , me croyait ¡pas devoir s’opposer ,-à
l ’extension du pouvoir des chefs militaires. Ceux-ci, après avoir
-fait abolir la sage disposition qui ne leur permettait pas de posséder
en particulier -des propriétés foncières, deviennent en quelque
sorte les. tributaires des Mameluks, qui peuvent grever o»
-affranchir les terres ou les villages qu’ils ont sous îleiir dépendance.
Des Mameluks, jusqu’alors dédaignés des gens de gu erre, n'aspirent
plus qu’à les dominer dès qu’ils s’apperçoivent qu’ils peuvent
leur être dangereux ou utiles , e t qu’ils en sont ménagés ou considérés.
Pour se faire des .créatures, ils multiplient fours esclaves &
-et après les avoir affranchis, ils les portent aux grades de la milice
e t du gouvernement. Telle1 est la marche d’Ihrahiiïi-Kiaya pour
s ’élever à la suprême puissance en 1746'.
' Trop occupé du soin de maintenir une autorité précaire, Ibrahim
n’a ni Je tems ni les moyens de F affermir par quelques changemens
utiles, de marquer son règne par quelque événement digne d’être
cité. Après sa mort, arrivée en 1 ySy, ses affranchis, divisés entre
eu x, mais réunis contre fours ennemis communs, continuent d’exercer
l’âùtorité la plus arbitraire. Divers commandans se succèdent
dans un assez court espace- de tems.
Acheté et affranchi par Ibrahim , par lui aussi mis au rang; des
vingt-quatre beys, Ali se mêle à toutes les intrigues et à tous les
troubles qui suivent la mort de son patron. Exilé pendant deux
ans , ses partisans le rappellent au Caire. A peine arrivé, il tue
quatre bêys de ses ennemis, en exile quatre autres , et se trouve à
la tête du parti le plus nombreux. Son ambition s’accroît avec sa
puissance ; il aspire au titre de sultan d’Egypte ; il chasse fo pacha,
qui n’était pins qu’un fantôme illusoire, ou même un objet d’avilissement,
refuse 1e tribut, fait battre monnaie à son propre coin.
Dans un moment où la Porte, toujours chancelante sur ses propres
fôndemens, était embarrassée dans plusieurs affaires ,11 profite assez
habilement des circonstances, et sait écarter prudemment, par fo
poison ou le poignard, fo cordon des capidjisi. Mohammed-Bey son
fa vo r i, envoyé par lui dans 1e S a ïd , renverse la puissance d’un
Scheik arabe, et court s'emparer de la Mecque, qu’il livre au pillage.
Ali se croit bientôt le premier potentat de la T e r re , et ne met
plus de bornes à ses vastes projets. La Syrie est là première conquête
qu’il se propose de faire.. Damas est au pouvoir de son armée,
commandée par Mohammed, lorsque celui-ci, par trahison, jalousie
ou méfiance , change tou t à coup la victoire en pleine déroute.
Il parvient à échapper à la vengeance d’^li. Retiré dans fo. Saïd,
et profitant à son tour de la fortune, i f est introduit dans le Caire.
Ali n’a que fo tems de se sauver à Gaze. Bientôt il' croit le moment
favorable pour rentrer au Caire : il est surpris parle jeune Mourad-
B ey , q u i, au milieu de son armée en désordre-, l’attaque, fe blesse,
lie prend et le conduit à Mohammed. Celui-ci- reçoit son ancien
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