aussi grande. On le m et en farine, et on le mange, comme le doura,
en bouillie : on en fait aussi du pain en le mélangeant avec l ’orge ;
légèrement rôti avec des pois chiches , il sert à l’amnsement des
femmes et des enfàns. On leur en voit manger presque toute la
journée.
M i l l e t .
Le millet est moins abondant : on le met quelquefois en farine
pour en faire du pain, mais il est plus particulièrement réservé aux
volailles.
P l a n t é s l é g u m i n e u s e s , o l é r a c é e s e t m é d i c i n a l e s .
Nous ne parlerons pas des p o is , des pois chiches, de plusieurs
sortes de haricots, de la gesse, du fenu-grec, du lupin, dont la consommation
se fait presque toute en Égypte , ni des plantes potagères
ou médicinales, dont il suffira de présenter les noms que voici :
navet, ra v e , panais, carotte, bette-rave, ch ou , oseille, épinard,
blette, céleri, persil, anet, pimprenelle, roquette, pourpier, alcéé,
mauve, origan, basilic, menthe, cumin, anis, fenouil, moutarde ,
mélochie, colocasse, bamie , melongène, abélasis, hermodattes,
oignon, a il, porreau, poivron, câprier, concombre, plusieurs sortes
de melon , pastèques, courges , citrouilles, calebasse, coloquinte
, etc.
A b é s o d é .
C’est la graine de la nielle de Damas, nigella damascena. Elle
est cultivée en grand dans le Saïd. Les Égyptiens en font une
grande consommation : ils en saupoudrent le pain et les gâteaux
pour les rendre plus agréables et plus appétissans. Torréfiée, mise
en pâte et mélangée avec les hermodattes, l’ambre g r is , le musc,
le besoard, la canejle, le gingembre et le su c re, elle sert à faire
une conserve à laquelle les femmes attachent le plus grand p r ix ,
puisqu’ elles la regardent comme propre à donner de l’appétit,
augmenter l ’embonpoint, exciter à l’amour. Elle est plus estimée et
plus recherchée que la conserve de roses, que l ’on présente plus
communément dans les visites de cérémonie.
On
On retire de la graine d’abésodé une huile dont on se frotte le
corps au sortir des bains, dans la vue de se fortifier.
S é s a m e .
Cette plante annuelle est très-abondante dans tout l’Orient. On
en mêle la graine avec le pain ; on en saupoudre les gâteaux ; on en
fait diverses friandises : l’huile qu’on en retire, est douce et d’un
usage général. La culture de cette plante est assez étendue en Égypte.
P a v o t .
Le meilleur opium venait autrefois de la Thébaïde, où l’on cultivait
très en grand le pavot. Cette plante est assez rare aujourd’hui
en Égypte.
C h a n v r e .
Le peuple a substitué à l ’usage de l’opium celui des feuilles de
chanvre, comme beaucoup moins cher. Mises en poudre et mélangées
avec le miel, et quelquefois avec des substances aromatiques,
on en fait des bols que l’on prend dans la vue de se procurer des
sensations agréables, mais dont l’effet le plus certain est le délire ,
l ’hébêtement, la consomption, et la mort pour peu qu’on en continue
l ’usage. Cette plante, au reste, réussit assez mal en Égypte.
L i n .
Le lin au contraire est ici dans le climat et sur le sol qui lui convient
le mieux. Il acquiert une hauteur à laquelle il ne parvient
pas en Europe. C’est une des principales productions du Fayoùm
et du Delta. Excepté pour l’arsenal de Constantinople, il sort fort
peu de lin en filasse de I’Égypte ; mais c’est avec cette substance que
sont faites toutes les toiles dont se vêtissent les habitans, qu’on fabrique
pour l ’intérieur et le nord de l’A fr iq u e , et qu’on exporte
aussi en France, en Italie et dans tout le Levant. On fait avec la
graine une huile qui se consomme en grande partie dans le pays :
il en passe Un peu à Smyrne et à Constantinople.
Tome I I . Y