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fréquent usage dans les fièvres ardentes, dans les fièvres malignes
et putrides, et dans les dyssenteries. Ils le mêlent ordinairement
avec le sirop de sucre, pour l ’adoucir.
G o m m e a r a b i q u e .
C est le suc qui découle naturellement d’un arbre épineux, du
genre des mimosas, qui croît dans la haute Égypte et dans l ’intérieur
de l’A fr iqu e , et dont on voit quelques pieds aux environs du
Caire. Les caravanes apportent au Caire, chaque année, une quantité
assez considérable de cette gomme. Marseille en tirait chaque
année, d’A lexandrie, pour une somme de 3oo,ooo fr.
G o m m e g e d d a .
Elle diffère peu de la précédente, et est produite par un arbre du
même genre. Elle est apportée au Caire par les caravanes de la Nubie
: il en vient aussi de l ’Arabie par Suez. Les Marseillais en tiraient
pour une somme de 400,000 fr.
G o m m e t u r i q u e .
Elle vient de l ’intérieur de l ’Afr iqu e, et on croit qu’elle est produite
par le même acacia qui fournit la gomme arabique : elle en
diffère en ce que les morceaux sont plus gros et moins trans-
parens.
G o m m e c o p a x .
C’est la même substance que celle qui est désignée dans le Levant
sous le nom de sandarous ou sandaraque.
S a n d a r a q u e .
Cette résine, qui est généralement employée en Perse pour les
venus , découle d’une espèce de thuya (1 ) , qui croît au sud de la
Perse et dans l’Arabie. Les négocians européens en achetaient une
assez grande quantité dans les marchés du Caire. J’en ai quelques
(1) Thuya aphylla. Desfont. Flora atlant.
C H A P I T R E X I V . T 189
échantillons qui ont environ deux pouces d’épaisseur, ét qui renferment
des insectes, entre autres une petite blatte.
A m m o n i a c o u g o m m e a m m o n i a c .
C ’est une gomme-résine .qu’on obtient par incision, -d’une espèce
de férule qui croît spontanément dans les déserts de la Libye , en
Arabie, à l’est et au sud de la Perse, èt qui est apportée en Égypte,
tant par les caravanes qui viennent au Caire, que par les navires
qui abordent à Suez.
G a i b a n d m .
C ’est une gomme-résine qui découle par incision d’une plante
en ombelle, du genre bubon, et qui croît spontanément au sud de
l ’É gypte, en Arabie et en Perse. Elle vient au Caire par la Mer-
Rouge. Les Européens en faisaient passer une assez grande quantité
à Marseille et dans les ports de l ’Italie.
B d b x x i u m .
Gomme-résine d’un brun-roussâtre, d’une odeur agréable, qui
vient clu sud de la Perse et. de l’In d e, et qui se trouve plus fréquemment
à Bagdad qu’au Caire. On ne connaît pas l’arbre qui la
produit.
A s s a e e t i d a .
C’est le suc d’une plante en ombelle , du genre des férules, qui
croît en Perse, dans le Candahar et au nord de l ’Indostan. Il en
vient fort peu au Caire par Masc.ate , Moka et Suez. Marseille en
tirait d’Alexandrie pour une valeur de 3 à 4000 fr , ,
S à g a p e n u î u .
Cette substance gommo-résineuse, qui approche beaucoup de
l ’assa fètida, découle comme lui d’une espèce de férule qui croît en
Arabie, au sud et à l’est, de la Perse. Le sâgapenujn est plus commun
à Bagdad' qu’au Caire, et c’est plutôt par Alep que par Alexandrie
qu’il nous vient;, en Europe : les négocians'de cette dernière