de l ’Arabie, et vient, l ’été, en Perse, en Arménie, en Mésopota-
mie et dans presque toute l ’Asie mineure : il paraît rarement en
Grèce et dans les îles de l ’A rchipel. C’est une des plus belles espèces
de ce genre. La tête, le cou, les pennes des ailes et'la queue sont
d’un beau n o ir, avec des reflets verts et pourpres. La poitrine, le
ventre, le dos et le croupion sont d’un beau rose. Le bec et les pieds
sont jaunes. Le mâle seul est orné d’une huppe noire, qui se porte
en arrière.
Le samârmar semble suivre les sauterelles dans leur émigration,
non-seulement pour s’en n ou rr ir , mais même pour les détruire ;
car il en tue bien plus qu’il n’en mange. Il attaque de même presque
tous les insectes. Cet oiseau est en vénération dans tout l ’Orient,
û cause du bien qu’il y fait. Personne ne se permettrait de le tuer
ou de lui faire du mal en présence d’un Musulman. On raconte ,
à son égard, une infinité d’histoires aussi absurdes les unes que les
autres.
Ce serait ici peut-être le lieu de présenter une description rapide
des productions naturelles , appartenantes aux règnes animai et
végétal des quatre zônes de la Mésopotamie ; mais nous la ren-
vovojis à un ouvrage que nous méditons. Nous nous contenterons,
pour le moment, de dire un mot du lion d’Arabie, qui diffère, à
quelques égards, de celui d’A frique ; de signaler l ’ichneumon de
Bagdad, et de faire connaître deux lézards extrêmement communs
dans les deux dernières aônes.
Le lion qui habite la partie de l’Arabie et de la Perse, voisine
du fleuve des Arabes, depuis le golfe Persique jusqu’aux environs
de Hellé et de Ragdad, est probablement l’espèce de lion dont Aris-
iote et Pline Ont p a r lé , et qu’ils regardaient comme une espèce
différente, sous plusieurs rapports, de «elle qui est répandue dans
Fïntérïenï de l ’Afrique (i). Le lion d’Arabie n ’a ni le courage, m
(1 ) Aristote, Hist. des Anim. Iiv. 9 ,'â ia p . 44, distingue deux espèces de lions;
l ’un plus rond , dont la crinière est plus crépue, «t qui est plus timide; l’autre,
qui a le corps plus alongé et une belle crinière ; celui-ci est plus courageux.
Leonurn duo généra , compactile et breve crispioribus jubis. IIos pavidiores esse
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la taille, ni même la beauté de l’autre. Lorsqu’il veut saisir sa p roie,
Û a plutôt recours à la ruse qu’à la force : il se tapit parmi les ro seaux
qui bordent le Tigre et l’Euphrate, et s’élance sur tous les
animaux faibles qui viennent s’y désaltérer ; mais il n’ose attaquer
le sanglier, qui est ici fort commun, et fuit dès qu’il apperçoit un
homme, une femme, un enfant. S’il attrape un m outon, il s’échappe
avec sa proie ; mais il l ’abandonne, pour se sauver, lorsqu’un Arabe
court après lui. S’il est cliassé par quelques cavaliers, ce qui lui
arrive assez souvent, il ne se défend point, à moins qu’il ne soit
blessé, et qu’il n’y ait pour lui aucun espoir de salut par là fuite.
Dans ce cas ,'il est capable de s’élancer sur l’homme et de le mettre
en pièces avec ses griffés ; car c’est encore plus le courage què la
force qui lui manque. Achmed, paeha de Bagdad depuis 1724 jusT
qu’en. 1747, en eût été déchiré après avoir rompu sa lance dan?
une partie de chasse, si son esclave Suleiman, qui lui succéda an
pachalik, ne fût venu promptement à son secours, et n’eût percé
d ’un coup de yatagan le lion déjà blessé par son maître.
Nous avons vu dans la ménagerie du pacha de Bagdad cinq individus
de cette race ; ils y étaient depuis cinq ans , et avaient été
prjs jeunes aux environs de Bassora : il y avait trois mâles et deux
femelles ; ; les premiers .étaient un peu plus gros que les autres, et
tous ressemblaient beaucoup à l’espèce d’Afrique, si ce n’est qu’ils
étaient pins petits, et n’avaient point de crinière. On nous assura
qu’ils n’en auraient jamais, et qu’aucun lion de ces contrées n’en
obtenait. Nous avons souvent regretté de n ’en avoir pas demandé
deux au pacha, un mâle et une femelle, pour les comparer de près
à l ’espèoe d’Afrique , et nous assurer si le lipn d’Arabie doit être
regardé oomme une espèce distincte de l ’autre., ou comme une race
dégénérée.
Il y a dans les jardins de Bagdad une espèce de mangouste qui
n’est pas plus grande qu’un écureuil, et qui ressemble beaucoup à
l’ichneumon d’É gypte, si ce n’est qu’elle est cinq à six fois plus
quàm Ion go 'simpUcique v i lla , eos contcmptores vulnerum. Plin. Hist. nat. lib. 8,
cap. ib f p l i8 i . " " ' ' ^ " ■’
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