droit de commission qu'ilé auraient été obligés de payer q u i négâ-
cians dû pays ; que leurs femmes et lëurs commis faisaient un commercé
en bijoux, én étoffes de soie, en dorures avec les beys, qui
procurait des bénéfices très-coiisidérables ; que quelqUesmns d’èhtffe
èux savaient profiter de la détresse d’un bey pour acheter, fet de
l ’opulence d’un autre pour vendre. Ils auraient pu ajoutèr que leür
conduite serait plus éclairée à Alexandrie , qu’elle né l’etait au
Caire j qué si Iéà bénéfices des majeurs restaient à peu près lés
mêmes., lés lèürs auraient beaucoup diminué; que lefc capitaines
de navire feraient un commerce de pacotille, qui ne pourrait que
leur nuire ; enfin, que la plupart d’entrè eux avaient dés fenimes
nëés au Caire , qui consentiraient avec peine à venir habiter
Alexandrie.,
Si l ’dn prenait le parti de défendre auix négociaiis de. s’établir àû
(Caire, On devait s’attendrè qu’il se trouverait parmi eux des personnes
assez cupides pour préférer lèur humiliation, èt s expo'sèr
même à là désobéissance. Nè les y avâit-on pas vu rester lors de la
prenfière translation du consul?
Si l’on prenait le parti dé laissér le consul à Alexandrie èii accordant
la permission aux négocians d’agir selon leurs intérêts-, OU
devait comptër que Ces homrrf es ; sie reposant autant sur léur adressé
pOiir se préserver des ëvénêinens , que sur lèiifs sacrifices pour
acheter dès protections , auraient continué de rester àù Gaire, et
auraient encore préféré de s’eXposer aux ihsultés, aux Outrages et
aux extorsions sotis un gouvernemeht qui tolèfe toùs lès erimés ,
tous les brigandages des Mameluks, et lèur en donne Texemple.
Ainsi uii commerce ahssi précaire qu’avilissant pour n o u s , eût
'été toüjburs hbirë éeUl partage én Egypte.
ÎXh aurait pii pfopbàër d’établir au Caire un seul et' unique facteur
pdür'y continuer les affaires des ’màisbfis qui auraient resté à
Alexandrie, en les' engageant à u e hii expëdiér dés mardliandiseîs
qu’à proportion des demandés : mâis sâris dbtitè les négocians n'auraient
pas manqué depréteittés pour s’opposér à cet établissement,
ï e i f i cbndtute eut été un péü trop appârëtit'e. L ’usage-avèit àütb-
risc une manière de tra v a ille r , qui h’etait point compatible avec
Cette surveillance. Leurs Romffiêttans savaient qu,oj s'en tenir,
puisqu’ils avaient couru dans leur jeunesse la ¿çqêgje carrière i il?
tolérajent cette manière d§ travailler, parqe qu'elle conclurait à
consolider la confiance accordée, et qu’elle leur semblait pu juste
dédommagement des privations nombreuses gt dps ,dangers auxquels
on était exposé dans ce pays.- A u surplus, si çat établissement
avait été accepté, on n ’aurait pas tardé: à CU reconnaître le v ic e ,op.
l ’Inutilité , puisque les négoçjans fi’A lexandrie p ’aurajgnt ^tp^dié
que pour la.forme à Jeur factorerie commune du Caire, et agiraient
vendu eux-mêmes à Alexandrie autant qu’ils auraient pu, soitpour
continuer de masquer leurs opérations, jsoit pour profiter plus
promptement des avantages de la vente.
En nous élevant maintenant à des considérations qui appart
i e n n e n t plus près à la pqlitjqne nous reconnaîtrons encore
combien toute mesure conciliatrice , toute médiation étrangère,
devaient être toujours aussi .peu sûres pour nous, que peu dignes
de notre gouvernement.
Si l’Egypte avait été indépendante de la Porte, si elle .avait en ,
.comme Alger et Tunis., une s.orfe de gouvernement stable , nous
aurions pu espérer de traiter d’une manière avantageuse .pour tous.
Le consul de la nation aurait pu alors déployer son caractère avec
dignité ; la propriété des Français aurait été respectée; les jusultgs
auraient été punies; le .commerce, se reposant sur la foi des traités
et sur la protection efficace du consul, aurait p u s’établir avec confiance
, et prendre tout l ’accroissement dont il était .susceptible,
Mais ppUvions-iious traiter avec un gouvernement rebelle à la
P o r te , lorsque celle-ci conservait encore toutes les apparences du
pouvoir ? Pouvions-nous traiter avec le bey usurpateur, sans 13e-
connaître sa souveraineté et son indépendance, sans donner à la
Porte un motif légitime d’être irritée contre nous ? a
Si nous avions voulu faire sanctionner par .lè bey régnant, les
capitulations que nous avions avec la Po rte , quelle garantie pour
vait nous rassurer ? Dans un pays où les révolutions étaient si frér
quentes, où chaque jour on était exposé à voir le bey nsurpateur
abattu par un autre, qui bientôt devait l’être à son to u r , pouvions-
Q a