on je n’ai fait pour ainsi dire que passer ; mais il doit exister eîi
Béotie, et probablement dans les contrées voisines:, puisque Aris-
tote dit que le I territoire d’Orchoinène est infesté d’une multitude
d’àspalax , tandis que celui de Lebade en est exempt. Liv. 8 ,
chap. 28. s : ■ ■ . . . . . . , . 11 ,
On trouvé la description et la figure dé ce petit animal dans les
nouveaux actes de l’Académie dé Pétersbourg (>i)..Pa!lasen a pareillement
donné la figure et la deséription (2) a il a ajouté quelques
détails anatomiquesj jde sorte qu’il né nous reste plus: qu’à .dire un
mot touchant les organes de la vue et:dé. l ’ouïe dontdl n’a point
parlé, et à présenter les observations qu’un long séjour dans les
régions orientales m’a mis à portée de faire sur ce quadrupède!i
:: Aristote a très-bien observé qu’on ne voit extérieurement aucune
trace dès yeux. J ’abrasé ;la tête de l ’aspalax à un grand nombre
d’individus, sans avoir jamais découvert aucune .Ouverture à l ’en-t
droit où les yeux devraient naturellement êtreiplacés; j’ai écorché
autant de fois l ’animal, et jamais la peau ne m’a paru percée;: on
peut même dire qu’elle n’est ni plus ihince ni plus transparente
en aucun point de la tête} de sorte qu'il paraît impossible, quëjcet
animal jouisse de la faculté de v o ir , quelle, que Soit l ’organisation
intérieure de l’oeil. . , uuiyiiim s i. . p.isfsb jî.j’3
Lorsqu’on a enlevé;la peau de 1^ tête, on.apperçoit. uneexpam
sion tendineuse qui s’étend sur les orbites. On trouve; immédiate-;
ment au dessous,, un corps glanduleux, lOblong',' ù'n.pëü applatii
assez; grand, vers le milieu duquel est un point noir, qui.représenie
le globe4e l ’oeil, et quipairaît parfaitement bien organisé,.quoiqu’il
n.ait pas un millimètre d’épaisseur..En coupant transversalement
la sclérotique, on apperçoit., avec une: forte ¡loupe,des diverses
substances dont l’oeil est. composé, telles que la coroïde , la rétine
(1) Guldenstadt. Nov. Comm. Petrop. i A 9 p. 4 11 j tàb, o.'
Lepecbin, Nov., Comm. Petrop. i 4 > p* 5o4 > táb. 15 , iTg. 1,
(è) JSdus typTilus , écàüdatùs, pâlmis peritadactylis j incisùribus xsûp'rü ittfrâque
latís^ oculis auriculisque nullis. Pallas 7 Nov. spec, quadrup, pag. 76 et pag. i'54 >
tab. 8.
et
et même le cristallin} mais il fa u t, pour cela , que celui-ci so it,
devenu opaque par le séjour de l ’animal dans l ’esprit-de-vin. J ’ai
également observé un filet de nerf extrêmement délié, venant de
l ’intérieur du cerveau, que j’ai pris pour le nerf optique; mais sa
petitesse ne m a point permis de le suivre exactement à travers le
glanduleux dont j’ai parlé plus haut. On distingue assez bien
la glande lacrymale : rien, en un mot, ne paraît manquer à l’organe
de 1 oeil, si ce n ’est d’avoir un plus grand développement, et
d etre a portée de recevoir immédiatement l ’impression de la lumière
et des objets.
La fosse orbitaire ne forme qu’une même cavité avec la fosse
temporale : tout cet espace est occupé par les muscles, extrêmement
forts , qui font mouvoir la mâchoire inférieure, et par le corps
glanduleux qui renferme le globe de l’oeil.
Le trou sous-orbitaire est très-grand : c ’est par-là que passent les
filets nerveux, qui vont aboutir au museau, aux muscles de la lèvre
supérieure, et dont Aristote a voulu probablement parler.
Ce q u il y a de bien remarquable, c’est que le cerveau contient
des couches optiques aussi grandes que si l ’oeil et le nerf optique
avaient tout leur développement. Le trou optique par où passe le
n e rf, est extrêmement petit et à peine apparent : il est placé un
peu au dessus du trou maxillaire.
Si cet animal est prive de la faculté de v o ir , il paraît en revanche
doué, plus que tout autre , de la faculté d’entendre. L ’oreille n’a
qu’une trèS-petite expansion au dehors , en forme de tube y mais
le conduit auditif est large > et l’on remarque, par la grandeur des
organes intérieurs, que la Nature a été aussi prodigue en accordant
le sens de l ’ouïe à cet animal, qu’elle a été avare à l’égard de
celui de la vue.
La membrane du tympan est plate, comme dans la taupe ; elle
en diffère en ce qu’elle est verticale dans l ’aspalax , tandis qu’elle
est horizontale dans la taupe. La cgisse Ou Je tambour est d’une
etendue très-considérable : le marteau, l ’étrier, l ’encluine et les
autres parties ne présentent rien de remarquable, si ce n’est leur
grandeur, relativement à la .taille de l’animal ; mais le limaçon est
Tome II. S s