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LX.
S. Paul à Ma!-
çc^puis à Rome.
Ad. 31XVUI.
160 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
nier voulant confcrvcr faint P.iul, l’empêclia , k
commanda que ceux qui pouvoient nager fe jec-
tailcnt les premiers en mer ; les autres îe fauverent
fur des planches, & fur les débris du vaifleau : &
enfin tous arrivèrent à terre.
C ’étoit l’ifle de Malte, otiles barbares, c’efl; à-
dire les naturels du païs , les reçûrent fort humainement.
Ils leur allumèrent du feu pour les fe-
cher de la pluïe , & les rechauffer ; S¿ S. Paul ra-
maiht du menu bois pourmectre furie feu, mais la
chaleur en f it fornr une vipere, qui le faific. Les
barbares voïant cet animal pendu à ia main, di-
foient entr’eux : Il faut que ce foit quelque meurtrier
, puifqu’après qu’il s’eft fauvé de la mer , la
vengeance divine ne le laiflepas vivre.Mais-S.Paul
ne fit que fecouer la main , la vipere tomba dans
le feu,& il ne feiitit aucun mal. Les barbares l’ob-
ferverent long - tems , croïant qu’il ailoit enfler ,
k tomber mort ; enfin voïant qu’il ne lui arri-
voit aucun accident , ils changèrent de fentiment,
&di foientquc c’étoit un Dieu. Un Romain nommé
Publius le premier de l’ifle , avoit- des terres
en ces quartiers-là , oû il reçût S. Paul k fa compagnie
, k les traita bien pendant trois jours. S.
Paul guérit le pere de cc Publius , qui étoit malade
de la fièvre k de ladyffentcrie : enfuite dc quoi
tous les malades de l ’ifle venoient le trouver , k
il les guériffoit. Cela leur attira de grands honneurs
; & quand ils s’embarquerent onleur fournit
les provifions neceffaires, • .
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L i v r e P r e m i e r . i G ï
Après que faint Paul eut demeuré trois mois à
Malte , il s’embarqua avec fa compagnie , dans
un vaiffeau d’Alexandrie , qui y avoir paffé l’hiver
qui portoit le nom de Caftorôé de Pollux,
ils moüillercnt d’abord àSyracufc, oû ils demeurèrent
trois jours. De-là , cotoïant la Sicile , ils
vinrent à Rcge , oû lis demeurèrent un jour , &
le lendemain aïant le vent favorable , ils arrivèrent
à Pouzole. Là ils trouvèrent des chrétiens
qui les retirèrent fept jours chez eux. Ils allèrent
par terre à R om e , d’oû les chrétiens aïant appris
leur venue , vinrent au-devant , les uns jufqu’à
Forum A p p i i , qui étoit à cinquante milles, d’autres
aux trois Ta v e rn e s , qui éroit à trente-trois
milles. On l’appelle aujourd’hui Cifternc. Saint
Paul voïant ces chrétiens, rendit graces à Dieu ,
& prit courage. Il arriva à R om e , accompagné de
faine Luc & d’Ariftarque. On lui permit de demeurer
en fon particulier avec le foldat qui le gar-
doic ; & qui le fuivoit toujours attaché avec lui à
une longue chaîne. Car les Romains faifoient
ainfi garder ceux qui n’étoient pas renfermez dans
une pnfon.
Trois jours après que faint Paul fut arrivé , il
ailembla les principaux des Juifs ;& leur déclara,
qu’il n’ctoit point venu accufcr fa nation , mais
qu’il avoit appellé à l'empereur , pour fe retirer
des mains des Juifs de Jerufalem : k c’e f t ,d ic - i l ,
à caufe de l’cfperance d’i f r a ë l , que je porte cette
chaîne. Les Juifs lui répondirent ^ que l ’on ne
Tome J. X
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p. 5 } 4 .D . Seneca
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