
T e r tu ll . a d ,
T r a x . c . i .
4 9 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
Ap. Eiif.v.c 1?. Serapion qui fut évêque d’Antioche après Ma-
ximin, rendoit témoignage de cette condamnation
dans une lettre à Ca ricu s, &c à Ponticus, où
il parloir ainfi : Afin que vous fçachicz que cette
prétendue nouvelle prophétie a été rejettée comme
abominable, par toute la fraternité, qui eft eu
Jcliis-Chriftdans toute la terre habitable : je vous
ai envoyé les écrits du bienheureux Claude Apollinaire
, qui a été évêque d’Hiérapolis en Afie.
Certe lettre de Serapion étoit fouicrite par plufieurs
évêques : entr’autres par AuréliusCyrenius
martyr , &c Elius Publius Jules évêque de Dcbel-
te colonie deTbrace. Les hereriques avoient obtenu
du pape des lettres , par lefquelles voulant
rendre la paix aux églifes .d’Afie & de
Phrygie , il reconnoiiToit les prophéties de Montan
, de Prifca & dc Maximilla. M ais Praxeas, qui
avoit quitté leur ieéte , lui fit connoître leurs erreurs:
& l’ayant mieux informé , l’obligea à révoquer
les lerrres de paix , qu’il leur avoir déjà
envoyées. Quelques martyrs, qui fe trouvèrent
pris avec ces heretiques, déclarèrent qu’ils ne
croyoient point à leurs prophéties, & leur refif
terent julques au dernier foupir. Tels furent
Gaïus & Alexandre,,qui fouffrirent le martyre à
Apamée fur le Meandre.
Un de ceux qui écrivit contre cette berefie ,
difoit qu’il s’étoir long-tems retenu, non par la
difficulté dc convaincre le menfonge, & d’éra-
blir la veriré; mais par la craintereligieufc, qu’il
ne
E u f , Y. h i j l . c .
16 .
L i v r e q u a t r i e ’ m e . 4 9 7
ne parût à quelques-uns vouloir ajoûter à la doctrine
du nouveau teftament, à laquelle on ne
p eut, ni ajoûter, ni ôter ; quand on veut vivre
conformément à l’évangile. Puis il a joû te : Etant
il n’y a pas long-tems, à Ancyre de Galatie; &
trouvant que cette fauffe prophétie troubloit l’églife
de ce lieu-là; autant qu’il fut poffible , avec
l’aide du Seigneur , nous parlâmes plulieurs jours
dans l’églife fur cc fujet ; examinant ce qui étoit
propofé de part & d’autre, enforte que l’églife en
fut réjoüie & confirmée dans la vérité, & lesad-
verlàires repouffez & affligez. Les prêtres du lieu
me prièrent , en préfence de notre confrere le
prêtre Zotique d’Otrene , de laiffer quelque mémoire
de certe dilpute , ce que je ne fis pas là :
mais je leur promis de l’écrire ic i , & de leur envoyer
au plutôt. Ce font les paroles de cet ancien
auteur, dont nous ignorons le nom.
Il paffa pour conftanr, que Montanus& Maximil
a pouffez par Telprit qui les a g ito it , s’étoient
pendus. On difoit auffi que Théodore Tun
des premiers, qui avoir fait valoir cette prophétie,
s’étoit fié à un malin efprit, qui l’ayant enlevé
en Tair,Tavoit précipité tout d’un coup,& qu’il
étoit mort ainfi. L ’évenement montra la fauffctc
de leurs prophéties. Maximilla avoit dit : Il n’y
aura plus de prophetelîe après moi ; mais ce fera
la fin. Elle avoir auffi prédit des guerres & des
leditions ; & Apollinaire écrivant plus de treize
ans après qu’elle fut morte , rendoit rémoigna-
Tomsl. R r r
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