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i l l H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
prouver l ’impureté : & qu’en offrant de quitter
fa femme , il avoit feulement voulu fe juftifier fut
la jaloufie. I lavoir ajouté une parole équivoque;
Qtf il falloit abufet de la chair. Voulant due,
qu’il falloir la mortifier , & ne la pas emploïer à
tous fes ufages. On rapportoit une parole fembla-
ble de l ’apôçre faint Matthias : Q u ’il falloit abufer
de la chair ; c’eft-à-dire la combattre , cn ne lui
accordant rien pour le plaifir. Toutefois cette
parole du diacre Nico la s , jointe à l’aéfion qu’il
avoit faite, fervit de prétexte à quelques-uns pour
méprifer les réglés du mariage : fe couvrant du
nom de ce diacre, comme s’il eût été le chef dc
leur fede.
Ils s’abandonnoient à l ’impureté , & mam
geoient fans fcrupule les viandes offertes aux
idoles. Ils difoient que le pcre de J. C . n’étoit pas
le créateur. Quelques-uns d’eux honoroient uu'i
certaine Barbeio , qui ha b i to i t , difoient - i ls , Is
huitième ciel. Elle étoit fortie du pere , & étoit
mere de Jaldabaoth , ou félon d’autres, Sabaoth,
qui s’étoit emparé par force du feptiéme ciel , &
difoit àceux d’enbas: Je fuis le premier ôz le der-
nier , Sc il n’y a point d’autre Dieu que moi.
D'autres donnoient le nom de Prounicos à celle
qu’ils honoroient comme la mere de tous les
jrinces celeftes ; Sc fous î ’un ou l ’autre nom ils
ui attribuoient des adions infâmes, dont ils pré.
îendoicnt autonfer les leurs. Il y cn avoit qui
montroienc des l iv r e s , ôz de prétendues révela-
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fions fous le nom d’Ialdabaoth, ôz donnoicnt une
infinité de noms barbares aux princes Sc aux puiffances
qu’ils mettoient en chaque ciel. Ils en nom-
rooient un Caulaucauch , abufant d’un paifage
d’ifaïc où fe lifent ces mots hehreux : Cau-la-cau, iG i«,
Cau-U-cau : pour repréfenter l’infolence avec laquelle
les impies fe mocquoient du Prophète, cn
répétant plufieurs fois quelques-unes de fes paroles.
C ’eft ainfi que ces heretiques trompoienr les
ignorans. Ils ne durèrent que fort peu de temps
fous le nom de Nicolaï tes, mais fe diviferent en
plufieurs f e d e s , & prirent divers noms , princi-
paleinent le nom general de Gnoftiques.
La même année douzième dc Nc ron , foixante
Si fixiéme de Jefus-Chrift, Apollonius de Tyane
vint à Rome. Comme il en étoit à fix vingt ftades,
ou fix heuës, il rencontra un nommé Philolaüs,
qui voulut le détourner d’y entrer : difant qu’il
n’y avoit pas de sûreté. En effet Ncron haïiîoit
la philofophie ; ôz croïoit que c’éroir un prétexte
pour couvrir l’art de deviner. Il avoir fait
mettre aux fers Mu fon iu s , cftimé le fécond après
Apollonius, pour lafageife. La plûpart des difciples
d’Apollonius eurent peur , Sc quittcrcnt
fous divers prétexte ; dc trente-quatre il ne lui
en refta que h u i t , encr’autres Ménippe , Diofco-
ride Eg ypt ien, Sc Damis. Pour lui, il n’en fut que
plus excité d’aller àR om c , pour montrer, difoit-
il, qu’un vrai philofophe ne craint rienjôz pout
Voir de près quel animal c’étoit qu’un ciran. Etant
D d lij.
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R ome.
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