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131 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
mins en étoient couverts. Ces prétendus zélateurs
fouloient aux pieds tout droit humain &
divin ; fe mocquoient des chofes faintes, & fur-
tout des prophéties, qu’ils accompliiToient fans
le fçavoir.
Ils fe diviferent entre eux. Jean de Gifcale vouloir
commander aux autres, qui s’ellimoient autant
que lui. Une partie le fuivit : ils étoient en
garde les uns contre les autres ; mais ils ne fe fai-
ioienc gueres dc mal : leur grand effort étoic à
qui pilleroit plus le peuple. D ’autres par les ficaires
, ou aiTaflins, s’étoient emparez de Maifada
château très-fort , proche Jerufalem. Voïant les
Romains en repos , ils en forcirent la nuit dc
piques ; furprirent le bourg d’Engaddi, & le pii-
lerent , puis les villages d’alentour. Enfuite il;
aaiTerent dans le défère, & continuèrent à tuer &
DUtiner : ainfi à l’exemple de Jerufalem,tout!c
païs étoic plein de brigandages.
Vefpafien en étoit bien averti ; mais il vouloir
lailTer affoiblir les Juifs, qui fe ruinoicnt eux-
mêmes , tandis que fes troupes fc repofoient Les
transfuges l ’excitoient à délivrer leur païs de ces
miferes , & il fe difpofoit au fiege de Jerufalem.
Mais pour ne point laiffer d’ennemis derrière , il
marcha avec fon armée à Gadare, capitale du pais
de-lâ le Jourdain , où il étoic appc lé par les citoïens
les plus modcrez ; & y encra le quatrième
de Mars , ou Dyftrus de l ’annéc-foixante & huit.
Les féditieux s’enfuirent. Il cnvoïa après eux
Placide
XXX.
R é v o lte contre
mort.
L i v r e S e c o n d . 233
placide avec de la cavalerie ; ils furent défaits :
quinze mille tuez : deux-mille deux-cens pris, k
un grand nombre noïez dans le Jourdain. Ainfi
tout le païs d’au-de-lâ , jufqu’au lac de Sodome ,
demeura paifiblç & fournis aux Romains : excepté
le château de Macheron.
Cependant Vefpafien apprit que les Gau lo is , ,^évoitc<
fous la conduite de Jule V in d e x , s’étoienc ré vol - ^
tcz contre Néron. Cette nouvelle lui faifant pré-
voir une guerre civile , l’excita à finir promptement
celle de Judée. Vers le commencement du
printemps, il partit de Cefarée avec fes troupes ;
: s’avança vers le midi , courut toute la Judée , k
i’Idumée, k y a’ïant fait le d égât , il revint â Em-
maüs, oû il avoit un camp fortif ié, pour ferrer dc
près Jerufalem. De-lâ il paffa au ieptcntrion , &
s’afluia de toute la Samane ; puis il vint par l’O rient
à Jéricho , oû il arriva le troifiéme de Juin
ou Defius. Trajan, un de ieschefs,Ty joignitavec
ics troupes d’au-de- lâ du Jourdain. Vefpafien
trouva Jéricho abandonnée. Il s’en faifit , k dc
Gerafa fur le lac de Genefaret : il mit garnifon â
tous les portes importans ; & retourna â Cefarée,
pour fe préparer à marcher avec toutes les forces
contre Jerufalem ; qui étant invertie de toutes
parts, ne pouvoir efperer aucun fccours.
Néron étoic âNaples, quand il apprit la nouvelle
de la révolte de Vindex : le même jour qu’il avoit
fait tuer fa mcre,quclques années auparavant. D ’a^
bord il n’en parut pas fort allarmé ; car il fe fioic
Tome 1. ^ §