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rcriquc s. Epiph.
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Matth. Y. 54.
j j à H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
aucun des premiers dilciples qui avoient vû J. C.
de leurs y e u x , & avoient oüi fa dodtrine de leurs
oreilles : les herelles, qui jufques-là s’étoient tenues
dans les tenebres, commencèrent à lever la
tête , & à iè produire avec plus d’impudence.
Une de ces feéfes de Juifs demi chrétiens, étoit
celle des OiTeniens ou Oiîeens , qui femblent
être les mêmes que les Elféens. Ils habitoient
dans l’Arabie au voifinage de la Paleftine, près la
mer morte. Un nommé Elxài fe joignit à eux en
ce tem s -c i, fous le regne de Trajan. C ’étoit un
faux prophète, qui étoic Juif d’origine & defcn-
timens ; mais il n’obfervoit pas la loi. Il fit une hc-
refieparticulière, compofa un livre, parinfpira-
t io n , à ce qu’il difoit ; & ordonna à fes feda-
teurs une forme de ferment par le f e l , l’eau, la
terre, le pain, le ciel, l’air & le vent. D ’autresfois
il leur ordonnoit dc prendre fept autres témoins
de la vérité : le c ie l , l’eau , les eiprits, les faints
anges de là priere, l’huile, le lel èc la terre. Ces
fermens étoient pour eux un culte religieux :
quoique uianifeftement contraires à la defen-
iè de l ’Evangile. Elxaï étoit ennemi de la virginité
k de la continence , k contraignoit au
mariage. Il difoit que l’on p o ijv o it , fans péché,
çeder à la perfecution, adorer les id o le s ,& pro-
feifer au dehors ee que l’on v o u lo i tp o u r v û que
le coeur n’y eût point de part. Pour autorifèr cette
h ypoc rifie , il apportoit l’exemple d’un certain -
Phinées làcrificateur , deicendu d’Aaron & d«
premier
n.
L i v r e t r o i s i e ’ m e . 357
aremier Phinées ; qui pendant la captivité de Ba-
jy lo a e a v o it,d ifo it-il, adoré Diane à Suze,pour
éviter la m o r t , fous le regne de Darius.
Il difoit que le Chrift étoit le grand roi : mais
par Ibn livre il ne paroiiïoit pas s’il parloir de
N. S. J. C. ou s’il en attendoit un autre. II défendoir
de prier vers l’O r ien t , &; vouloit que l’on
tournât le viiàge vers Jerufalem: en quelque pais
que l’on fût. Cependant il condamnoit les facrifices
, comme ne convenant pas à Dieu ; & ne
lui ayant été offerts, ni par les peres, ni en vertu
de la loi ; il ne vou lo it point que l’on mangeât
de la cha ir, comme faifoient les Juifs : k re-
jettoit l’autel & le feu , comme étranger à Dieu.
11 difoit ces paroles dans fon livre : Enfans, marchez
, non vers laforme d ufeu, de peur de vous
égarer , car ce n’eft qu’erreur; vous le vo y e z fort
proche, & il eft fort loin : ne marchez pas vers
fà forme , marchez plûtôt vers la vo ix de l’eau.
Car il affuroit que l’eau étoit bonne.
Il décrivoit le Chrift comme une certaine vertu,
dont il donnoit les mefuses.A^ingt-quatre fchenes
en longueur, c’e f t - à -d ir e , quatre-vingt-feize
mille pas. Six fchenes en largeur, ou vingt-quatre
mille pas, & l’épailfeur à proportion. Ces mefures
femblent avoir été forgées fur un paifage defaint
Paul pris groffieremenr. Par une erreur fèmbla-
ble il donnoit au S. Efprit le fexe féminin : apparemment
parce qu’en lebreu Roüah, qui fignifie
efprit, eft de ce genre. Il le faifoit femblable au
Tome 1. Y u
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