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genr & des habits précieux. Un de leurs confeft
leurs nommé Thémifon étant dans les fers pour
la foi , s’en tira à force d’argent ; & enfuite fe
glorifiant comme un martyr; il écrivit une éjritre
générale à Timiration des apôtres ; prétendant
non-feulement défendre fa d od rin e , mais inftruire
les catholiques.
U n nommé Alexandre, qui mangeoit avec une
des propheteffes, & devant qui plufieurs fc prof-
ternoient ; avoir été condamné pour des vols &
d’aurres crimes : dont il y avoir preuve dans les
archives publiques de TAfie. Il y avoit été jugé à
Ephelè par le proconfui Emilius Frontinus ; &
quoiqu'il fût déjà a p o ft a t, il trompa les fideles,
qui le firent délivrer, comme accufé pour lenom
de J .C . Son églife ne le voulut point recevoir,
parce qu’il étoit voleur. Mais il demeura plufieurs
années avec la propbetelfe , fans qu’elle connût
quel il étoit. Apollonius auteur eccleliaftique
du tems, leur reprocboir tout cela; & a jou to it:
Nous pouvons en montrer autant de plufieurs
autres. S’ils fe confient en leur innocence, qu’ils
foûtiennent la preuve. Et ailleurs : Sils nient cjuc
leurs prophètes ont reçû des préfens : qu’ils
confeifent au moins , que fi Ton peut les en
convaincre , ils ne font poinr prophètes : Scnous
en produirons mille preuves. Mais il faut examiner
tous les fruits d’un prophète. Dites-moi,
un prophète lè teint-il le poil ? fe peint-il les
fouiciis? aime-t-il les oniemens ? Un prophète
Serap. ap. Euf* <■. 19»
L i v r e q u a t r i e ’ m e . 4 9 5
joüe-t-il aux dés? un prophète prête-t-il à iifure?
Qii’ils diiènt li cela eft permis, ou n on ; je montrerai
qu’ils le font.
Plulieurs faints évêques voulurent convaincre condayfoat.ou
Maximille de fauffe prophétie ,& chaifer Tefprir des Montauif-
malin qui la poftèdoit, comme Zotique du bourg Sfo.
de Comaiie , que Ton croit avoir été en Pam-
p h y lie ,& Julien d’Apamée en Phrygie. Mais les
parrilàns de Thémifon leur fermèrent la bouche.
Er Tefprit qui poftèdoit Maximille, diibit dans un
diicours contre Afterius Urbanus ; J e fuis perfecu-
ié comme un loup par les brebis. Je ne fuis point
un loup. Je fuis parole, efprit & vertu. Sotas d’An-
cbiale voulut auffi chaffer Tefprit de Prifcilla, mais
fes fecfateurs ne le ibuffrirent pas. Les fideles d’Afie
s’aftèmbkrent fouvent en divers lieux pour examiner
ces prétendues prophéties. Ils trouvoient
que Montan avoir commencé par l’ignorance
volontaire : d’oû il étoit tombé dans une folie in- e»/- i?
volontaire , & dans un tranfporr, qui lui ôtoit
toute crainte. Or on ne pouvoir montrer qu’aucun
prophere de l’ancien ni du nouveau teftament
eût été ainfi emporté par Tefprir. N i A g ab , ni Ju das,
ni Silas, ni les filles de S. Philippe,nfla prophe-
teffe Ammia de Philadelphie: ni (Quadrat,ni les au-
très prophètes qu’ils avoient connus, n’avoient é - 4 7 .
prouvé rien delèmblable. Les prophéties de M on tan
aiant donc été examinées , furent déclarées
prophanes, & Ibn herefie reprouvée: fes feélateurs
chalTez de l’églife, & privez de la communion.
Sup. lih. i.Ti.