
S4- D.
J 7. B.
i f î g H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qui promettent de mener une vie qui y foit conforme
: nous les obligeons à jeûner , à prier, 8c
à demander à Dieu la rémiffion de leurs pechez
paiTez : & nous prions & jeûnons avec eux. En-
fuite nous les amenons au lieu où eft Teau,8cils
font regenerez , en la maniéré que nous l’avons
e'té. C ar ils font lavez dans Teau , au nom du Seigneur
Dieu pere de toutes chofes , & de notre
Sauveur J . C. crucifié fous Ponce Pilate , & du
fàint Efprir, qui a prédit parles prophètes toutcc
qui regardoit le Chrift. N ous appelions cette ablution
illumination , parce que les ames y font
éclairées.
Après cette ab lu tion , nous amenons le nouveau
fidele , & admis, comme nous difons , au
nombre des freres : nous l’amenons, dis-je, au
lieu o ù ils font affemblez, pour prier en commun
avec attention, tant pour eux-mêmes, que pour
rüluminé , & pourles autres, quelque part qu’ils
foient : afin qu’ayant connu la vérité, nouspuif-
fions par les oeuvres & Tobfervarion des commandemens
, arrfvoer au fàlut éternel. Les prières
finies, nous nous fàlüons par le baifer. Puis on
préfente à celui qui prefide aux freres, du pain ,
& une coupe de vin & d’eau. Les ayant pris, il
donne loüange & gloire au Pere, par le nom du
F i ls , du S. Efprit, & lui fait une longue aftion
de graces pour ces d o n s , dont il nous a gratifiez.
Après qu’il a achevé les prières & l’aftioii
de g ra c e s, tout le peuple aiTiftant dit à haute
L i v r e t r o i s i e ’ m e . 429
v o ix , Amen, c’eft-à-dire en hebreu : Ainfi fbit-il.
Enfuite ceux que nous appelions diacres , diftri-
buent à chacun des affiftans, le pain , le v in , &
l’eau confacrez par l’a ftion de graces, & cn portent
aux abfens.
Nous appelions cette nourriture Euchariftie :
& il n’eft permis a perfonne d’y participer, s’il ne
croit la vérité de notre d o ftrin e , s’il n’a étélavé
pour la rémiffion des pechez à la nouvelle vie ;
& s’il ne v it conformément aux préceptes de J .C .
Car nous ne les prenons pas comme un'pain commun
, Sc comme un breuvage ordinaire. Mais
comme par la parole de Dieu , Jefus-Chrift s’eft
fait chair & a pris la chair & le fàngpour notre
fàlut : ainfi la nourriture fànftifiée par la priere
de fon Verbe devient la chair & le fàng du même
J . C. incarné : elle qui deviendroit notre chair
& notre fang , par le changement qui arrive à la
nourriture. Enfuite nous nous rappelions ces
chofes en mémoire les uns aux autres ; ceux qui
ont du bien fecourent tous les pauvres, & nous
fommes toûjours les uns avec les autres. En toutes
ces offrandes nous beniifons le Créateur par
fon Fils J . C. Sc par le S. Efprit.
Erie jour que Ton appelle du foleil, c’eftainfi
que les payens nommoient le dimanche , tous
ceux qui demeurent à la ville, ou à la campagne ,
s’affemblent en un même lieu. On lit les écrits
des apôtres & des prophètes , autant que Ton a
de tems. Le lefteur ayant ceJfé : celui qui préfide
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