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lO H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
& fe baignoient , ceints avec des linges ; mais ils
ne s’oignoient point d’huile. Ils mangcoient en
une mcmefale , aiîis en filence ; on ne leur fer-
voit que du pain & un feul mets. Ils faifoient la
priere devant & après le repas •. puis retournoieiic
au travail jufqu’au foir. Ils étoient fobres , &
vivoient la plûpart jufques à cent ans. Leurs ju-
gemens étoient féveres. On chaifoit de l’ordre
celui qui étoit convaincu de quelque grande fauter
& il lui étoit défendu de recevoir des autres même
la nourriture ; en forte qu’il y en avoit qui mou-
roient de mifere. Mais fouvent on les reprenoic
piar pitie.
?/;W. lih . e. 17. I n’y avoit des EiTeniens qu’en Paleftine, encore
n’y étoient-ils pas en grand nombre,feulement
quatre mille ou environ. C ’étoient les plus fuperftitieux
de rous les Juifs, & les plus fcrupuleux
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fofeph. xvm. à obferver le fabbat & les ceremonies légales ; jufî
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1. ques-là qu’ils n’alloienï point facrificr au temple;
mais y envoïoient leurs offrandes , parce qu’ils
n’étoient’ pas contents des purifications ordinaires.
Il y avoir entre eux des devins , qui préten-
doient connoître l’avenir par l ’étude des livres fa-
crez,jointe à certaines préparations. Ils vouloient
même y trouver la medecine & les proprietez des
racines &c des pierres. Ils donnoicnt tout au def-
tin & rien au libre arbitre ; étoicnt fermes dans*
leurs réfolutions, méprifoient la mort Sc les tour-
mens , Sc avoient un grand zele pour la liberté ,,
ne reconnoiffant pour chef Sc pour maître cj^ue
Jof. X I I I . a n t iq
c. j).p. 44t. £.
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L i v r e P r e m i e r .'
p ieu feul ; ôc prêts à roue fouffnr , plûtôt que d’obéir
a un homme. Ainfi de quelque vertu qu’ils
fiffent profeffion , ils étoient bien au-dcilous des
difciples de J. C .
Entre ceux qui vendirent leurs héritages pour
en apporter le prix aux apôtres,fut Jofeph lévite,
natif de Chipre , que les apôtres furnommerent
Barnahé. Mais un nommé Ananias de concert as, v.
avec Saphira fa femme , a’iant vendu un héritage
, retint une partie du prix ; ôc apporta le refte
aux apôtres. Saint Pierre lui dit ; Ananias pourquoi
t’es-tu laiffé tenter par fatan , de mentir au
faint-Efprit i Ananias mourut fur le champ. Sa
femme vint trois heures après ; ôc faint Pierre
lui aiant demandé combien ils avoient vendu la
terre , elle répondit comme fon mari. Saint Pierre
lui dit ; Vous avez donc concerté tous deux de
tenter l’efpnt de Dieu. Ceux qui viennent d’enterrer
ton mari t’enterreront auffi. Et elle tomba
morte à fes pieds. Ce miracle caufa une grande
crainte dans toute l’églife ôc dans tous ceux qui
l’apprirent. Les fideles s’affembloient d’ordinaire
pour prier au temple , dans la galerie de Salomon
: ainfi nommée , parce qu’Herode l ’a voit bâtie
au lieu que Salomon l’avoit comblé autrefois.
Le refte du peuple n’ofoit fe joindre à eux, parla
crainte des plus puiffans : mais les loiioit ôc les
honoroit , & la multitude des fidèles croiffoit
tous les jours. Les apôtres faifoient une infinité
de miracles. On mettoic les malades fur des lits
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