
Sirah. Uh. 17 . p.
791.
'Gis, 5. T u fc n l.
V î .
Thérapeute s.
P h ilo de v ita
conteir.p.
1 74 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
toute la nier méditerranée. C ’étoit donc une ville
très-riche, très-magnifiquement bât ie, &trcs.
peuplée. Outre les Crées liTus des premiers citoïens
Macédoniens , que les Ptolcmées y avoient
établis, ii y avoit grand nombre d’Egyptiens naturels
, fi attachczâ leurs anciennes fuperftitions,
qu’ils auroient plûtôt fouffcrt toutes fortes de
tourmcns , que de faire mal à un ib i s , un afpic,
un chat ou un crocodile qu’ils tenoicnt pour animaux
facrez. Il y avoir aulli â Alexandrie un très-
grand nombre de Juifs , & des étrangers de tout
laïs. Non-feulement de Syrie , de Lybie , de Ci-
icie , des Ethiopiens , des Arabes ; mais encore
des Badlriens, des ¡Scythes, des Perfes & des Indiens
attirez par le commerce. S. Marc y affem-
bla une églife très-nombreufe , dont il eft â croire
que les Juifs firent d’abord la meilleure partie,
principalement les Thérapeutes.
On nommoit ainfi en grec ceux qui s’appli-
quoienc â la vie contemplative ; foit à caufe du
foin qu’il prenoicnt de leurs amcs , foit à caufe
qu’ils fcrvoient Dieu ; car therapenjin fignifie
l’un & l’autre. Ils s’engageoient â ce genre de vie,
non par coutume , ou par l ’exhortation de quelqu’un
-, mais par leur choix, ils quittoient eurs
biens ; les laiffant â leurs parens , ou à leurs
amis : ils quittoient même leur païs. Il y en avoit
cn divers endroits du monde. Mais en Egypte
plus qu’alleurs , & principalement vers Alex andrie:
: par o t i io n voit qu’ils étoient différents des
L i v r e s e c o n d . 1 7 5
Effeniens, qui ne fe trouvoient qu’en Paleftine ,
& dont la vie étoit plus adiv e . Les Thérapeutes ¿w.y.sp». e .
habitoient principa ement un lieu commode &
fa in, près du lac Meris , oû on les envoïoit de
tous côtez. Ils fuïoient les vil les, k demeuroient
à la campagne en des jardins écartez. Leurs maifons
étoient feparécs pour mieux garder la folitude
: mais non pas é oignées, afin qu ils puffenc
fe défendre des voleur s , k vivre cn focieté. Ces
maifons croient fimples , & n’avoient que le neceffaire,
pour les mettre â couvert du chaud &
du froid. Chacun y avoit fon oratoire , qu’ils
nommoient femneion ou mona.jîerion , dcftinc a
la méditation , au chant , & aux exercices de
pieté.
La temperance paffoit chez eux pour le fon-^. 8,4. c.
dement des vertus. Ils ne bûvoient , ni ne mangeoient
qu’après le foleil couche -, donnant tout
le jour â l’étude , k la nuit feulement au foin du
corps. Quelques-uns ne mangeoient cju’une fois
en trois jours ; d’autres une fois en fix jours. Leur
nourriture n’étoit que du pain ; a quoi les plus délicats
joignoient du fcl k de l’hyffope. Ils ne bûvoient
que de l’eau. Leurs habits etoient limplcs. y ¡,00. 3.
-L’hiver ils portoient un gros manteau ;l ete un habit
plus leger , ou un linge- I b fuïoient en tout
la vanité, comme fille du menfonge.
Ils prioient deux fois le jour , le matin k c;
foir ; tout l’intervale s’cmploïoit a la leéture, & a
la méditation. Leur ledurc étoit des livres facrez.
M