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compter da jour de la dattc defdites Préfentes. Faifons défenfes à tout 'S fortes de
pcrfoniics de quelque qualité & condition q u e lle s fo ie n r , d ’en introduire d ’im-
prc0ion étranncre dans aucun lieu de notre obéïflance ; à peine d e tr e n t e l iv r e s fo u r
chaque V o l u t n J Ouvrages qui fc trouveront contrefaits. Comme auffi à tous
Libraires, Imprimeurs & autres, d’impr imer, faire imprimer, vendre, faire vendre,
débiter ni contrefaire aucun defdits Ouvrages ci-deflùs expliquez, en general ou
çn particulier , ni d’en fiir e aucuns extraits, fous quelque prétexte que c e fo i t ,
d ’augmentation, co r r e d io n , changement de t i t r e , même de tradudion érrr.ngere
ou autrement, que nous entendons être failis en qilélqiie lieu qu’ils foient tr o u v e z ,
fans le confcntcment exprès & par écrit dudit E xp ofan t, ou de ceux qui auront d roit
dé lui à peine de confifcarion des exemplaires contrefaits, de dix mille livres d a-
mendc’ contre chacun des conrrevenans, dont un tiers à N o u s , un tiers à l’Hôtel-
Dieu de P a ris , l’autre tiers audit Expofant ,& de tous dépens, dommages & intérêts
• à la charge que ces Préfentes feront cmcgiftrées tout au lon g fur le R egiftre de
la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, & ce dans trois mois de la
datte d’icelles ; que rimprcdion defdits Livres ci-dc(lus fpccifiez, fera faite dans
notre Roïaume & non ailleurs, en bon p ap ie r , & en beaux caraélercs, conformément
aux R cg lem cn sd e la Librairie, & qu’avant que de les expofer en v e n te . les
Manufcrits ou Imprimez qui auront le tv i de copie a hmpreflion defdits L iv r e s ,
feront remis dans le même état où les approbations y auront été données, es mains
de notre très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France le heur de V oyer
de P aulmy , Marquis d 'A r g cn io n ;& qu’ i! en fera enfiute remis deux exemplaires
de chacun dans notre Bibliothèque p ublique, un dans celle de notre Chateau du
L o u v r e , & un dans celle de notredit tres-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de
France , le licu r de Voyer de Paulmy , Marquis d ’A rg e iifo n , le tout a peine de
nullité des Préfentes. Du contenu dcfquellcs vous mandons & enjoignons de fmrc
jouir ledit expofant ou fes aïant ca u fe , pleinement & paifiblement, fans fouffrir
ou’ illeur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie defdites
Pi-éfcrtes qui fera imprimée tout au long au commencement ou a la h n deldics
L iv r e s , foit teniié pour dÛément fign ih é c, & qu’aux copies collationnees par 1 im
de nos amez & féaux Confeillers & Secretaires, fo i foit ajoutée comme a 1 Original.
Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent de faire pour 1 execution d i-
cclles tous ad e s requis St nccell'aircs fans demander autre permiffion , nonpbftant
clameur de H a ro , Charte N o rm an d e , & Lettres à ce contraires : C a r tel eft notre
p L 'fir D onn e’ àParis ledix-luiitiéme jour du mois de M a y , 1 an de glace miHcpt
cent dix -neuf, Ôc de notre regne le quatrième. "
T’ai f ai t 'part àMonf ieur M a r i e t t e de la moit ié du préicnt Pr iv i lege , pour ce cpii regarde
I c f O u A v c s de Mo.,fieur l’A b b é Fleury feulement. I^t d e l autre .no,rie defdits Ou v ra g e s ,
comme anflî de la totalité du prcl’cut Pr iv ilege , pour çc qui regarde les Ou v r a g e sd u B. P. U
r à f A ï Eme ry mon f ils, Sangra,n , & Martin , mes g en d r e s , pour en ,ouir en mon beu &
place , riu vaut l ’a c cord fait entr e nous. A Paris l e ao, rMay ,7 rv. ^
T tc ilir é le prirent F r i-eiU ie , e n f rM e les ce f ,e r s c ,- d e fu s fu r le Regi/ire 1 0 . de ta Corn-
r r^ n a u ü des L b rm r e s & lmfrr ,ncur s de R u n s , page p i , N e. 5x5- co ,.fo r ,n e„.e r t a u x Reglepicns
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I
A
P R E F A C E .
E fiijet de l’hilloire cccle/iaftiqne eft de rcprefenter la fliite r.
du Cliriftianiilne, depuis fon établiftèment. Caria verità- Matière de riarble
religion a cet avannage , que l’origine en eft certaine, T°>teecLlcfraru-
& la tradition fuivie jufqu’à nous , fans aucune intemip-
iio n . Son origine eft ce rta ine, piiifqu’il eft conftant , par le témoignage
même des in fid e le s , que J e s u s -C h r i s t cft venu au monde
il y a près de d ix -lip t cens ans. Nous avons entre les mains fon hiftoire
écrite par fes difciples témoins oculaires : nous avons les prophéties
qui l ’avoient promis fi long-tems auparavant ; & nous eu f^a-
vons les dattes & les auteurs , à remonter jufqii’à Mo ïfe , dont les
livres font les plus anciens qui foient au m onde. Il n ’en eft pas de même
des fables fur lefquellcs éto it fondée la religion des Grecs & des
.autres anciens païens. Les poetes qui étoicnt leurs prophètes & leurs
th éo lo g ien s , fed ifo ien tb ien en g en e ra linftruitspar les mufcsou par
d ’autres divinitez : mais ils n’en donnoicnt aucune preuve i iis n ’o-
fo icn t même marquer les circonftances des faits merveilleux qu'iis ra -
co iito ien t, ni en citer les témoins. Aucun n ’a jamais dit qu’il eût vù
Jupiter changé en taureau ou en cygne , Neptune fecoüant la terre
de fon trident ; le chariot du Soleil ou de la Lune. C e n ’étoit que
des contes de vieilles & d e nourrices ,confa crez par un refpcéf aveug
le pour l ’antiquité, & ornez parles ch.armes de la p o c fic , de la niu-
f iq u e& de la peinture ; & comme ces fables s’é toient formées en d ivers
pais & en divers tems , elles étoient pleines d’une infinité de
jconiTadiiIions qu’ il étoit iinpoffible d’accorder. Nous voïons la iiiê-
me chofe dans les Indes & c le z tous les idolâtres modernes. Des h i t
toires prodig icufes , & femblables aux fbiiges les plus cxtravagaiis,
avancées fans .aucune p reu ve , fans aucune circonftance de rems ni de
lie u x , fans aucun rapport à ce que l’on peut connoître d ’ailleurs d’hif-
toire véritable ; fin s fuite , fans liaifon avec le prefcnt.
I l cft vrai que l ’on fçait l ’o rigine & la fuite du Mabometifiiie : mais
nuiTi n'y voit-on rien que de naturel. Un homme h ard i, iiab ilc& é lo quent
en fa langue, quoique d'ailleurs trcs-ignorant,a féduit des ignoe
rans comme lu i, fous prétexte de ruiner l ’idolâtrie décriée depuis plu-
f etirs fiecles;&Ieur a propofé une cré.ance fins myfteres,& des pratiques
conformes à leurs moeurs. I ls ’eft établi les armes â la m a in , & a fait
des conquêtes que íes fuccefîcurs ont poulie plus loin : il n ’y a rien lâ
aii-dcllus du cours ordinaire des chofes humaines. Ceux qui ont attribué
quelques miracles à Mahomet n’ont écrit que long-tems après ; &
lui-même qui doit en être crû , dit pour toute r ép o n fe à c cu x q u ilu i
Tome J.
que.