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144 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lier la Judée. Ces avis l ’avoient rendu infuppor-
table à Félix. Il promit dc l’argent à un nommé
Dores de Jerufalem , qui paroilfoit le plus fidele
ami de Jonathas, & lui perfuada de le faire ailiif
fincr. Celui-ci eniploïa pour ce defiein quelques-
uns de ces voleurs , dont le païs étoit plein. Ils
vinrent à Jerufalem fous prétexte de religion,
avec des poignards cachez fous leurs habi ts, &
s’étant approchez de Jonathas , ils le tucrent. Cc
crime étant demeuré imp un i , ils y prirent goût,
Amfi à toutes les fctcs il fe trouvoit dc ces voleurs
, qui ic mêloicnt dans la foule , & commct-
toient des meurtres, dont enfuite ils feignoicnt
d’être les plus indignez : en forte qu’il étoit ini-
polhble dc les reconnoîtrc ; & perfonne n’étoit
cn sûreté , même dans le temple. Les uns com-
mcttoient ces cr imes, pour exercer leurs vengeances
particulières, les autres pour gagner de
f f V " ' l’argent. Leurs uniques armes étoient de petits
poignards courbez comme les cimeterres des
Perfcs ; & parce qu’en latin S'ica fignifie un poignard,
ils furent nommez par les Romains Sicarn^
&CCC nom leur demeura. Ces voleurs répandus par
tout le païs,excicoient le peuple à la révolte, 5.'
pilloient les maifons dc ceux qui demeuroient
dansi’obéiiEince des Romains. A Jerufalem même
ce n’étoit que des féditions.
Pf. lï. Antiq. hc l'o' Agrippa aïant donné le fouverain facer-
doce à Ifmaël fils dc Phabcc : la divifion fc mit
entre ics pontifes 6c les moindres façrificafeurs,
L i V R E P r e m i e r .
à qui les principaux citoïens fe joignirent. Ils mar-
clîoienr accompagnez d’hommes mfolcns & fédi-
ticLix : ils fc difoient des injures, & fc jcttoicnr
des pierres, fans que perfonne les retint : comme
s’il n’y avoir point de gouvernement dans la ville.
Les pontifes en vinrent jufques à cnvoïcr leurs
gens dans les aires, où les grains étoicnt cntaifez,
pour enlever les décimes des prêtres : cn forte que
¡quelques uns des plus pauvres qui n’avoieiit que
,ccs décimes pour viv re , mouroicnc de mifere. Je-
rufilcm fe trouvoit cn cet état quand faint Paul
fut pris.
; Le tribun lui aïant demandé s’il étoit l ’E-
■gyptien fcditicux -, il répondit firnplcmcnt cc qu’il s.Paui
& demanda permilfion de parler au peu-
pic. L’aïant obtcnuë , il fe tint debout fur les
degrez quimenoicnt à la citadelle , & fit figne de
Ja main. On fit un grand filence , & il commença
à parler en hebreu vulgaire , c’cft-à-dirc , cn ^.7. xxn,
fyriaque -, ce qui redoubla ratccntion. Mes frêles
, d i t - i l , Sc mes peres, écoutez ma dcfenfe. Je
fuis un homme Juif né à TaiTe en Cilicie , nourri
en cette ville aux pieds de Gamal iel , felon la vente
de la loi de nos peres , pour laquelle j’étois
Zeic , comme vous l ’êtes tous aujourd’hui. J’ai
icrfecLicé cette feéte jufques à la mort , comme
e iouverain pontife & les fcnatcurs peu vent le
lemoigner. Enfuite il leur raconta fon voïage à
Damas, la vifion qu’il eut en chemin , f i con-
-Vniion , fon batême : fon retour à Jerufalem ,
Tome I , Y
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