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con tre les ch ré tiens.
3 86 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ce jeune homme compoià un livre de la juftice ;
où il définifloit la juftice de Dieu , une commu-
nauté avec égaliré. Il prétendoit prouver, que la
communauté en routes ch o ie s , làns exception,
venoit de la loi naturelle & divine : & que a propriété
des biens , & la d iftin dion des mariages,
n’avoit éré introduite que par la loi humaine. 11
combattoit 'ouvertement la loi de Moïfe ; particulièrement
les deux derniers commandemens du
décalogue , touchant les défirs. Mais il ne combattoit
pas moins l’évangile, qu’il prétendoit fuivre
: puilque J. C. approuve la lo i , & y ajoûte :
Quiconque a regardé une femme pour la défi-
rer, a déjà commis adultéré en fon coeur. Epipbane
ne vécut que d ix -h u it ans; & après fa mort
fut honoré comme un Dieu, en la ville de Sanie,
■dans l’ifle de Céphalonie, dont étoit fa mere. Là
on lui confâcraun lieu bâti fuperbement, avec
des autels & des temples ; à la nouvelle lune on
célebroit fa fête , par des focrilîces, des libations,
ftes hymnes & des feftins. Car le culte des Gnofti
ques étoit mêlé d’idolâtrie & de magie. Ils gardoient
des images de Jefus-Chrift fur le modèle
d ’une , qu’ils dilbient avoir été faite par Pilate ;
& d’autres de Pythagore , & de Platon & d’Arif
te, & le u r rendoieni les mêmes honneurs que les
payens à leurs idoles.
Comme tous ces hérétiques prenoienr lenom
de chrétiens, les extravagances qu’ils enfeignoient,
rendoient le chriftianiimc méprifable ; & les abo-
L i v r e t r o i s i e ’m e . 387
minations qu’ils commettoient , le rendoient
odieux. Car les payens n’examinoicnt pas alTez,
pour diftinguer les vrais Chrétiens d’avec les
làiix. Delà vinrent ces calomnies, dont les Juifs
furent les principaux auteurs, & qui étoient alors eu/.
ii Liniveriellement reçûës. O n difoit que quand
ks Chrétiens vouloient recevoir quelqu’un dans f f i lm
Ibcieté , & l’initier à leurs myfteres ; ils lui
prcfentoient un enfanr couvert de farine, enforte
quepcnfant couper un pain, il tuoit l’enfant : que
tous les affiftans le mettoient en pieces a u flitô t ,
le mangeoient & en léchoient le fang; & que le
nouveau chrétien demeuroit engage à leur garder
le fecret, par ce crime, dont il fe trouvoit complice.
O n difoit encore , que quand les chrétiens
s’aifembloient à certains jours pour manger enfemble,
ils y menoient leurs enfans, leurs femmes
, leurs meres, leurs foeurs : enforte que l’af-
fcmblée étoit compofée de perfonnes de tout iè-
x e , & tout ^ e . Q u ’après le feftin , lorfqu’ils é-
toient échauffez par le vin & par les viandes : quelqu’un
jettoit un morceau à un chien attaché au
chandelier ; enforte qu’étant obligé de iàuter plus
loin que la longueur de fa corde, il renverfoitle
, chandelier. Q u ’alors, à la faveur des ténebres, cha-
I cun fuivoit fans honte fa paffion brutale, felon
ce que lehazardlui préiêntoir. Vo ilà ce que l’on
difoit des aifemblées fecreres des chrétiens : & le
peuple infidele en étoit perftiadé.
Mais outre ces bruits populaires, il y eut aufti des
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lih. I y . c . r .
cont. Gel.
■ p.z9ÿ.
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