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i 8 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Les pierres que l’on calîé & que l’on jette au
loin , font les méchans, qui onr embraiTe la foi
avec diflimuiation , fans quitter rien de leur malice.
Ils ne peuvent fervir au bâtiment, & d n’y a
point de falut pour eux. Quant aux autres pierres
qui n’entrent point dans le bâtiment ; les rabo-
teufes font ceux qui ont connu la vérité, mais n’y
font pas demeurez , & ne font pas joints aux
laints. Celles qui ont des fentes , font ceux qui
gardent dans leur coeur la difcordc , & n’ont h
paix qu’en apparence. Celles qui font trop petites,
iont ceux qui ont embrailé la foi ; mais ont gardé
la plus grande partie de leurs vices. Enfin les
pierres blanches Sc rondes, font les riches qui
ont embrailé l a f o i , lorfque la perfécution vient,
leurs richeilcs les font renoncer au Seigneur ; ils
ne feront utiles au bâtiment, que quand leurs ri-
chciTcs feront retranchées , comme les pierres
rondes dont il faut ôter une grande partie. Juges-
en par toi-mcme , Hermas : quand tuécois riche,
tu étois inutile, à préfcnttues propre àla vie. Car
tu as été de ces pierres.
B. J. Celles qui font jettées loin de la tour , & qui
roulent dans le chemin Sc de-là dans le défère ;
font ceux qui ont crû, mais qui par leur incertitude
ont quitté le vrai chemin, s’imaginant en pouvoir
trouver un meilleur. Ils fontcrrans & mifcrables.
Celles qui tombent dans le feu , font ceux qui fe
font éloignez pour toujours du Dieu vivant ; à
qui il ne vient plus en penfée de faire penitence,
L i v r e S e c o n d . 287
t.int ils font paifionncz pour leurs débauches &
leurs crimes. Celles qui tombent prés de l ’eau &
n ’y peuvent entrer , font ceux qui ont oiii la parole
de Dieu , Sc défirent le baptême ; mais quand
ils penient à la fainteté de la religion, ils fe retirent
, & retombent dans leurs defirs criminels.
C’cft amfi que l’églife expliquoit à Hermas la vi-
fon dc la tour. Elle lui fit voir enfuite fept femmes
autour de cc bâtiment, dontla première étoit
la f o i , puis fa fille Tabftinencc, enfuite la fimoli-
cité , l’innocence , la modeftie , la difcipline , la
ebatité. Chacune étoit fille de la précédente ; la
fimplicité fille de l’abftinence , l ’innocence fille
de la fimplicité, & ainfi des autres. Elles foute-
noient la tour , & y faifoient entrer ceux qui les
fervoienc.
Hermas défiroit fort de fçavoir pourquoi Té-
glile bu avoit apparu en crois formes difterentcs.
La première fois très-vieille & aflife dans une
chaire. La féconde fois avec un vifage jeune, mais
la chair & les cheveux d’une vieille: lui parlant debout,
& paroiffant plus gaie que la première fois.
La troifiéme elle lui parut toute jeune & b e l le ,
excepté qu’elle avoir les cheveux d’une vieille,
ï ile étoic afhfe fur un banc le vifage riant. Après
qu’il eut prié Sc jeûné , un jeune homme lui apparut
la nuit, & lui dit: D ’abord elle f a apparu vieille
& dans une chaire , pour montrer que votre ef-
prit eft foible Sc languiffant, à caufe des affaires
temporelles, cpi vous ont rendu trifte & parcf-
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