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SvAh'tih. 10.p.
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ij S- H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j u e .
tit que la navigation devcnoit dangercufe , noriv
feulement pour la charge & le corps du vaiffeau ,
mais pourles perfonnes mcmcs. Maisic centenier
en croïoit plus le maître du vaiifcau , & le pilote.
Efperant donc de paifer l’hiver à Phénix de
Lampée , qui étoit une ville de la même iile dc
Cr e te , du côté du midi,avec un bon port ; ils par-.
rirent d’un lieu nommé Aifon,&: côtoïoient l’iile,
aïant le vent favorable pour arriver à Phénix ;
mais il devint contraire , & les jetta vers une petite
lile nommée Cauda , qui eft proche de Cre te,
en fa partie méridionale, vers le couchant.Dès
lors ils furent accueillis d’une grande tempête,
qui ics obligea le fécond jour , de faire le jet des
marchandifes, & le troiiïérae , de jettcr les agrès
duvaiifeau, Pendant plufieurs jours , ils ne virent
ni le foleil, ni les étoiles ; la tempête continuoit,
en forte qu’ils n’avoient plus d’efperance , & ne
arcnoient point de nourriture. Alors S. Paul fe
eva au milieu de la compagnie , & dit : Vous deviez
me croire, & ne point partir de Crete : Mais
prenez courage , perfonne ne périra , il n’y aura
que le corps du vaifleau. Car cetre nuit un ange
du Dieu à qui je fu i s , & que je fe r s , m’a apparu,
& m’a dit: Ne crains point Paul -, il faut que tu
fois prefenté à l’empereur , & Dieu t’a donné tous
ceux qui font avec toi. J’ai confiance cn Dieu ,
qu’il en fera ainfi ; mais il faut que nous arrivions
dans une iile.
La quatorzième nuir,^commeils voguoient toujours
dans la mer Adriatique,les mariniers crurent
appercevoir quelque terre. Ils jetterent ia fonde,&
trouvèrent vingt braffes ; un peu plus loin ils cn
trouvèrent quinze ; & craignant de donner dans
des rochcs,ils jetterent quatre ancres du côté de la
pouppc , k attendoient ainfi le jour. Ils mirent
enfuite la chaloupe en mer , fous prétexte de lâcher
aufti les ancres de la proüe : mais en effet
pour s’enfuir. S. Paul s’cn appcrçût, k dit au centenier
, k aux foldats ; Si ces gens ne demeurent
dans le vaiiTeau,vous ne pouvez vous fauver. Les
foldats coupèrent les cordes de la chaloupe , &
la laiiferent aller. A la pointe du jour, S. Paul les
prioit de manger , leur repréfentant que c’étoit le
quatorzième demeuroient fans rien
prendre , & les affûtant qu’ils ne perdroient pas
un cheveu. Il prit du pain tout le premier, k aïant
rendu grâces à Dieu devant tout le monde , il le
rompit & le mangea. Tous prirent c o u r a g e ,&
mangèrent. Ils étoicnt en tout deux cens foixante
& feize perfonnes. Après s’être raffafliezjils jetterent
leur bled pour foulager encore le vaiffeau.
Le jour étant venu , ils ne rcconnoiffoient point
la terre qui étoit proche;& fongcoient feulement
à fe mettre à la rade d’une baye quils voïoient .
' Ils fe laifferent aller au gré du vent ,& échoücrent
fur une arrête oû la proüe demeura enfoncée, tandis
que la mer emportoit la pouppe. Les foldats
étoient d’avis de tuer les prifonniers, de peur que
quelqu’un ne fc fauvât-à la ‘ ^lais e centc-.
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