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68 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i c j u e .
Jof.x-a. antiu. tifcs des Jui fs , & Ics piTUcipaux dc Jerufalem , à
" remettre les habits iacrez du fouverain pont i fe,
dans la fortcrcffc Antonia , fous la garde des R o mains
: comme ils y avoient été avant le gouvernement
de Vitellius. Les Juifs prièrent qu il leur
fût permis d’envoïer des députez a 1 empereur;
&C l’obtinrent en donnant des otages. Leurs députez
furent prétentez parle jeune Agrippa : l empereur
accorda à fes prières ce qu ils dcman-
d o ie n t , & en écrivit à Fadus &c aux magiftrats
des Juifs. La datte de la lettre marque l’an quarante
cinquième de J. C . Herodc roi de Calcide,
k oncle du jeune Agrippa , demanda à l’empereur
l’autorité fur le temple &c fur les tréfors la-
crez , &c le droit d’établir les pontifes. Il l’obtint:
& conferva ce droit dans fa famille , jufqu’à la
fin. Il ôta la dignité de fouverain pontife à Canthera
, k la donna à Jofeph fils de Canéc , ou
Camyde : puis il l’ôta à celui-ci , k la donna a
Ananias fils de Nebedée. Ce roi mourut la huitième
année de l’empereur Claude , quarante-huitième
de J. C .A Cufpius Fadus fucceda Tibere Ale xandre,
fils d’Alexandre frere de Phiion , & le
plus riche de tous les Juifs. Tibere renonça a la
religion de fes peres. Après la mort d Hero-
j,f. yU.emiq. de roi de Calcide, l’empereur Claude donna fon
roïaume à fon neveu Agrippa , l’an quarante-
neu f de J. C. mais pour la Judée oû Agrippa le
pere avoir régné , elle étoit gouvernée par Ven -
tidius Cumanus , qui avoit fucccdé à Tibcre Alexendre.
C e fut fous lui que les Juifs comtncnce-
rcnt à fe révolter.
A la fête de pique Cumanus craignant quel-
que tumulte , mit une cohorte fous les armes ,
dans les gahcres du temple ; comme les gouvcr-
neurs préccdcns avoient accoûtumé de faire auiç
jours folemnels. Le quatrième jour dc la fête, un
foldat relevant fa tunicjue, k accroupi d’une maniéré
indécente, tourna le derrière aux Juifs, avec
des paroles aulli inlolentes que la pofture. A cette
vûë tout le peuple s’émur. Ils crioient que ce
n’ctoit pas à eux que l’on inful toi t , mais a Dieu
même. Quelques - uns s’cn prenoicnt à Cunia-
nus , k lui difoient des injures. Les plus emportez
fe mirent à jetcer des pierres aux foldats. C u manus
n’aïaiit pû lesappaifer, fit venir toutes fes
troupes en armes dans la citadelle Antonia , qui
commandoit le temple. La populace cffraïéc fe
mit à fuir ; & croïant avoir les ennemis à leurs
talons , ils fe prciferent tellement dans les ilTuës
du temple , qui étoient étroites, que plufieurs
furent étouffez. On compta jufques à vingt mille
perfonnes qui périrent en cette occafion ; la fête
fut tournée en deüil , on quitta les f ic r i f ic cs, k
les pricres, pour s’abandonner aux larmes k aux
gémiffemens.
I Cedcfordre n’ccoit pas appaifé,qu’il en fur vint
un autre. Quelques fédicieux rencontrèrent fur le
grand chemin de Jerufalem un efclave de C e far
nommé Etienne. Ils le volèrent, & lui ôccrcnc
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