
IX .
Badelàne
E u f. i V. h iß . c.
u lt. Id, V I , c,
pr&par. c, 8.
J 0 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t I Q U E .
maine. Les erreurs de Tatien furent combattues
par les écrits de M u iàn u s, d’Apollinaire évêque
d’Hierapolis, de Clement Alexandrin &
d’Origene.
Comme les berefies fe niulriplioient dans la
Mefopotamie, Bardefane, qui étoic arrivé au comble
de la fcience des Chaldéens, & qui parloit excellemment
fa langue Syriaque j compofa des
dialogues contre Mareion & contre quelques autres
heretiques. Ses oeuvres furent fi eftimées,
qu’on les traduifit en grec. Il y avoit entr’autres
un traité contre le deftin , adrelfé à l’empereur.
Bardefane fuivit d’abord Therefie de Valentin:
eniliite il s’en retira, mais il en garda toûjours
quelque tache. Il étoit d’Edelfe, & ami du prin-
efiph.htr. ¡s. ce A gb a r, avec qui il s’étoit inftruit. Apollonius
de Calcédoine , le premier des Stoïciens de ce
tems-là, ôc le maître de Tempereur Marc Aurele
voulut perfuader à Bardefane de quitter la religion
Chrétienne. Bardefane lui réfifta , Ôc dit,
qu’il ne craignoit point la m o rt, ne la pouvant
éviter , quand même il ne refifteroit pas à Tempereur.
Il eut un fils nommé Harmonius , qui
étudia à Athenes à la maniéré des Grecs, ôc compofa
plufieurs écrits.
Bardefane dans fon traité du deftin, rapportoit
les moeurs de plufieurs nations differentes : pour
m ontrer, qu’elles ne viennent point de la nature,
ni de la neceffité impofëc par les aftres ; mais
du libre arbitre ; puis il parloit ainfi : Qiie dironsnous
Theodor, h&r.
fa b .i, e. l i .
Euf. pr&par. ev
¡ib. 6 . c . 8.
:
L i v r e q u a t r i e ’ m e 505
nous de la feéle des Chrétiens, dont nous fommes,
fi nombreufe, ôc répandue en tant de climats
differens? Les Chrétiens de Parthie n’ont
point plufieurs femmes, quoiqu’ils ibient Parthes
: ceux de Medie ne jettent point les morts
aux chiens, ceux de Periè n’époulènt point leurs
filles, quoiqu’ils ibient Periès : ceux qui font
chez les Baétres ôc les G au lo is, ne corrompent
point les mariages : ceux qui font en Egypte n’adorent
ni le veau Apis, ni le chien, ni le bouc ,
ni le chat. (Quelque part qu’ils foient ils ne cèdent
point aux loix ôc aux coûtumes, qui font
mauvaifes; ôc la conftellation qui a prefidé à leur
naiffance, ne les force point de faire les maux,
que leur maître leur a défendus. Ils fupportent
la maladie ôc la pauvreté, les fouffrances ôc ce que
Ton eftime infamie. Si nous pouvions to u t, nous
ferions to u t: fi nous ne pouvions rien, nous ne
ferions point à nou s, mais les inftrumens des autres.
Ainfi parloit Bardeiàne.
Plufieurs autres difciples de Therefiarque Va- x*
Icntin fe rendirent fameux. Ptolomée ôc Second
fuivirent entièrement û d o d rin e : excepté qu’à TenfVv.rl:
fes trente Eones ils en ajoutèrent quatre, ôc en-
iuite quatre autres. Second ie joignit à Epipbane
fils de Carpocras. Il y eur auifi un nommé He- V f f Z y f l
racléon ; dont les fedateurs avoient coûtume
d mvoquer fur les morts certains noms de prin-
cipaufez, ôc les oindre d’huile ôc d’eau, ôc quelquefois
de baume : afin, difoient-ils, de les ren-
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