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A n . 16 5 .
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A p o lo g ie d'A*
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Euf. Chron.
A n . 16C,
A p . JuJÎ. (dit.
161 J.
4 4 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
tô t il fauta dans le feu, ôc ne parut plus, tant la
flâme en e'toit grande. Cette tragédie fut jouée
l’an de J . C. cent foixante & cinq.
Athenagore en parle dans l’apologie qu’il pu-
blia , comme l’on c ro it, l’année fuivante cent
foixante & fix , & qu’il adreffa aux deux empereurs
Marc-Aurele ôc Lucius Verus. Il fe plaint
que les chrétiens font les feuls que l’on periècu-
te pour leur nom : tandis qu’il eft permis à tous
les autres peuples, de vivre fuivant leurs loix &
leur religion. N o s perfecuteurs, dit-il, nefe contentent
pas de nous ôter les biens ôc l’honneur,
ôc tout le refte de ce que la plûpart des hommes
eftiment important : car nous meprifons tout cela.
N ou s avons appris, non-feulemenràne point
frapper ceux qui nous frappent, ôc à ne point faire
de procès à ceux qui nous pillent : mais fi 011
nous donne un foufflet, à tendre l’autre joüe; fi
on nous ôte notre tunique, à donner encorele
manteau. Quand nous avons renoncé aux biens,
on attaque nos perfonnes ôc nos vies : en nous
accablant d’accufations, dont le foupçon même
ne nous convient p a s, & que ceux qui parlent
contre nous meriteroient mieux. Si quelqu’un
peut nous convaincre du moindre de ces crimes,
nous ne refufons pas le fupplice le plus cruel : mais
fl on ne nous accufé que de notre nom : c’eft à
vous très-grands ôc très-fages princes, à nous
défendre par les loix : car jufques ic i, cc que l’on
dit contre nous n'eft qu’un bruit confus ; aucun
chrétien
f . J. a :
L i v r e t r o i s i e ’ m e . 4 4 1
chrétien n’a été convaincu de crime ; & il n’y a
point de chrétien méchant, s’il n’eft hypocrite.
Eniuite il entre dans le détail, & d it :I l y a crois
crimes dont le bruit commun nous accuiè , l’a-
théïlîue, le repas de chair humaine , les inceftes.
Si cela eft n’épargnez ni â g e , ni fexe : exterminez-
nous avec nos femmes ôc nos enfans. Mais ii ce
font des inventions & des calomnies, fans autre
fondement que l’oppoficion naturelle du vice Ôc
de la vertu : c’eft à vous d’examiner notre vie,
notre doftrine ôc notre affeftion à votre fervice,
& de nous faire la même juftice, que vous feriez
à nosadveriàires. '
Quant à l’athéüme, il rapporte premièrement
l’exemple de plufieurs ph ilofophe s, qui avoient
fait profeffion de ne point croire de dieux ; iàns
qu’on leur en lit un crime. Enfuite il déclare,
que les chrétiens adorent un Dieu créateur de
tour, qui n’a poinr commencé, parce que ce qui
eft ne commence p a s , mais ce qui n’eft poinr ,
& qui a tout fait par Ibn Verbe. Il montre que
les poètes ôc les philofophes les plus illuftres ont
reconnu un efprit fouverain , qui a fait tous les
corps ou du moins qui les gouverne. Ainfi que
fous d’autres paroles, ils ont enfeigné à peu près
la même d oftrine , que les Chrétiens. Pourquoi
donc ajoute-t-il, eft-il permis aux autres de di- ^ jj
te & d’écrire ce qu’ils veulent, touchant la divini- "
té ? tandis que la loi n’eft que contre nous , qui
pouvons donner des preuves folides de notre
Tome.I. K k k
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