
130 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
point obligé à leur faite de m a l , ni à ufer durement
de la puiffance qu’il a reçûë pour l’édification
, &c non pour la deftrudtion. C ’eft ainfi que
la charité ingenieufc de faint Paul lui fait mêler la
douceur à fa fcverité , & l’humilité à la hardicffe,
dans la fécondé épicre aux Corinthiens.
L I. Apres avoir parcouru la Maccdoine , il pafla
Ro.mkb"' en Grece , & y demeura trois mois. Il vint à Co-
As. XX. 3. rinthe pour la troifiéme fois , iuivant fa promci-
fe. Comme il ctoit prêt à en partir pour retomg
Rom. y,Y. 1)-. net à Jerufalem , il écrivit aux Romains ; c cft-a-
dirc, principalement aux gentils convertis ; car il
orig. praf. in y cn avoit déjà un grand nombre , foie que faint
fcf. Pierre ou d’autres , les euffenc inftruits. Leur foi
Hur. pnf. ub. ôtoit celcbre par tout le monde : par tout on
1 . in G a i. ^ r ' T i I f 1 1
Rom. I.
XV. 14.
ï V l . 19.
A u g . e x p c f .
in .h o . in it .
parloir de leur fcience , de leur charité, de leur
obéiffance. L ’églife de Rome étoit mêlée de plufieurs
Juifs , fans compter ceux qui n’étoient pas
convertis ; 6e il y avoit de fréquentes difputes eu-
tr’eux ôi les Gr e c s , c’cft-à-dire les gentils. Les
Juifs trou voient mauvais qu’on les admît à la
grace de l ’évangile , fans les obliger à la circoncifion
, ni aux obfervances légales. Car ils les re-
gardoient toujours comme des nations immondes;
fe glorifiant au contraire d’être la nation choifie,
à qui Dieu avoit promis fon C h r i f t , k donné fa
loi. Il leur fembloit donc que la gracc dc l’évangile
leur étoit dûë , à caufe des promcffes de
Dieu , k de leurs bonnes oeuvres ; k ils ne com-
prenoicnt pas qu’ils euffent befoin d’un rédem-
L i v r e P r e m i e r .' . 131
pteur pour les délivrer de leurs pechez. Car ils
ne connoifloient point d’autre juftice, que la pratique
des oeuvres extérieures marquées par la loi:
ils cro'ïoient erre fans péché , pouivû qu’ils i’euf-
fcnc ainfi .accompli ; k ils croïoient la pouvoir
accomplir par leurs propres forces. Aini i ils ne
I connoilfoient la neceflité ni de la pénitence , ni
3 delà confiance au médiateur .Tels étoient les Juifs
charnels.
Les Grecs au contraire,c’eft-à-dire les gentils ,
feglorihoienc de la phi lofophic, qui leur avoit
. fait connoître k pratiquer la plûpart des préceptes
de la morale , fans le fecours de la revelation
k de la loi ; & méprifoient les Juifs , qui
^ après avoir reçû de Dieu tant de graces , ui
avoient été tant de fois rebelles, k enfin avoient
• rejetté k crucifié le Chrift. S.Paul travaille dans
G’épitre aux Romains à humilier les uns k les au-
‘ très. D ’abord il humilie les Gre c s , c’eft - à - dire r»w. i.is,
ics païens les plus fages , & les philofophes :
montrant que cs lumières dont ils fe vantoient
i n’ont fervi qu’à les rendre plus coupables.Ils ont,
; dit-il , retenu la vérité de Dieu captive injufte-
ment. Car le connoiffant par les merveilles de fes
ouvrages, ils ne l’ont point glorif ié, ni fait con-
- i noître aux peuples ce qu’ils en connoiffoienr. So-
i crate , par exemple , avoit une haute idée de la
flivinité : mais étant accufé de ne pas adorer les P la to apolog.
; dieux d’Athenes, il l’a nié , & fes difciples ont
pris foin de l’en juftifier. Les fages du monde,
R i j
DI
îM
Lki
f i
,'bi
i li'i
G
, ’H 18
' : r * i 3
i‘ i'bn' ; e
i ■ I : '
' - h
: B ;
' i b ;
! r -f
i ;
1 tl
il i >f
i(il
i il''
b
:î I A
i
! .G