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itmnablc,&: m oins encore s’il cft Chrecien , & s'il
penfc que de celui qui voit dans le fecret.
Dans l ’examen des faits je vois deux excès à éviter,ru n de crédulité,
■ l'autre de critique; O r ce n’ eft pas feulement la fimplicité qui rend
trop credules ; il y a des gens qui le font par politique & par mauvais
rafinemeut. Us cro'ient le peupvle incapable ou indigne de connoître
la vérité ; & regardent comme ncccftàire de l ’entretenir dans toutes
les opinions qu’il a reçues fous le nom de re lig ion , craignant d ’ébran-
Icr le fohde en attaquant le frivo le. Dans le fond ces politiques fii-
petbes fout eux-mêmes très-ignorans -, faute de^ connoître la religion
, ils ne la prennent point fcrieufemear ; & n ’y font attachez que
par les préjugez de l’enfance & par des intérêts temporels. Ils n’onc
jamais examiné les preuves folides de l’é v an g ile , ni goûté rexcellence
de fa morale , & l’cfperance des biens éternels. C ’eft pourquoi ils
n’ ofent a p p ro fo n d ira is craignent de connoître l ’antiquité , fçachant
bien qu’elle ne leur eft pas favorabe : ils veulent croire que l ’on a
toujours vécu comme aujourd’h u i , parce qu’ils ne veulent pas changer
de moeurs. Comme s'il pouvoir jamais être utile de fc tremper;
o u fi la vérité pouvoir devenir fatiflé à force d’être examinée. Gra,
ces à Dieu la religion chrétienne a été mifc à toute épreuve ; & clic
ne craint que de n’être pas connue.
Une autre efpece de gens trop credules font des ciirétiens iincereSs
mats foibles & fc ru p u leu x , qui fcfpeéteut jiifqu’à l ’ombre de la relir
g io n , & craignent toujours de ne croire pas .ilTez.Quelques-uus manquent
de lumière, d’autres fe bouchent les y e u x , cSc n'ofent fe fe rv k de
leur efprit : ids mettent une partie de la piete à croire tout ce qu ont
écrit des auteurs catholiques, & tout ce que croit le peuple le plus igno rant.
Pour mol j’eftime que la vraie pieté conilfte à aimer la vente & la
pureté de La religion ; & à obferver avant toutes chofes les préceptes
marquez expreilîment dans l’écriture. O r je vois que S. Pau lre cora-
Î Tin, I I I . 4 .-mande plufieurs fois à T ite & i T imo thée d ’éviter les fables;& qu en-
■tre les défordres des derniers tem s , il prédit que l'on fe derourimra de
la vérité pour s’appliquer à des fables : je vois que les doétes fables ne
font pas moins rcjcttées par S. P ie r re , que les contes de vieilles par S.
Paul ; & comme il condamne les fables judaïques , je c ro iq u il auroit
-condamné les fables chrétiennes, s’il y en eût eu dcflors. Que diront
à cela ceux que la timidité rend lî credules r n ’auror.t-ils point de fcru-
pnle de méprifcr une telle autorité i Diront-ils que jamais il n y a eu de
fables chez les ch ré tien s , il faudroit démentir route l’antiquité ; &
quand nous n’aurions que la légende dorée de Jacques de'V'oragmejelle
n ’eft que u-opfuffifante. La donation de Conftantin n’cft pas crue même
à R ome : la papeft'e Jeanne crii'é autrefois par les catholiques , cft
abandonnée & rcfutée par les protefians ; Baronitis, fans doute bon cath
o liq u e , a rejetté quantité d’écrits apocryphes & de fables avancées
p a r Mewphrafte & pat-plufieurs autres. , ' r n 1
L a ctid qu c eft 4 oiic ueceiîaire : fans m anquer de c c fp c a p o u r les
-* traditiou*
2.. T in i. IV.
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tr.iclition.s, on petit examiner celles qui iòne dignes de cré.ancc- 011 le
doirmêmé , fous peine ne manquer de rtfpciit aux vraies en y en m ê lant
des fitiifes. Sans douter de la roiite-puiftancc de Dieu , 011 peut
& ou do it examiner fi les miracles font bien prouvez ; pour ne pas
porter faux témoignage contre lu i , en lui en attribuant qu’ il n’a pas
faits. To u s ces faits particuliers ne font rien à la religion. Que (aine
Jacques ne foit jamais venu en E ip .ig n e ,n i fiiinte Madclaineen Provence
: que nous ignorions l’hiftoire de faint G rcgoii-c& dcfainte Marguerite
: l ’évangile en fera-t’il moins vrai i Serons-nous moins obligez
à croire latrinité & l ’incarnation ? A porter notre c r o ix , à renoncer à
nous-mêmes, & à mettre toute notre efpcrance dans le ciel ; Les traditions
univerfellement reçû'és, touchant les dogmes de la fo i , l’admi-
niftration des facremens, & les pratiques de pieté , ne peuvent être
trop refpeétées : la plupart même fc trouvent marquées dans les écrits
des premiers ficelés. Mais ce refpeéf ne doit pas être étendu .à tous les
faits que l’ignorance ou la malice, abufint de la crédulité des peuples,
a introduit depuis fept ou huit cens. ans. Ca r les fab lc s fc dccouvrenc
tô t ou tard ; & alors elles donnent occafion de fe défier de to u t , & de
combattre les vcritez les mieux établies. C ’eft un des prétextes les
pkis fpecieux des Proteftans, pour calomnier l'églife catholique. Ils
ont perfuadé aux peuples que nous avions oublié J. C . pour n ’adorer
que es Saints ; que notre religion éto it réduire à des cet-emonies extérieures
, le culte des images , les pèlerinages, les confrairics : que nous
avions fupprimé l ’é c r itu re , pour fubftituer à fa place des légendes fa-
btileufes.
Sur ce fondement ils ont donné dans l’extrémité o p p o fé c, ils ont
outré la c r itiq u e , jiifqu’à ne lailfer rien de certain ; & la mauvaife émulation
de paroître fçavans a entraîné quelques catholiques dans ccr excès.
Il y en a qui n’ofent croire ni miracles, ni vifion s,de peur de p.i-
roître trop fimples & fi j ’avois voulu fuivre les avis qui m’ont été
d o n n e z , j’en aurois fupprimé plufieurs. Mais j’ai trouvé des cfprits plus
é le v e z , & au-deiTus des efp rirs fo rts , qui m’ont raftiiré.Ils m’o n tr c -
prcfenré qu’il n’y a plus de re lig ion , fi nous ne lui donnons pour fondement
la créance des faits fiu-namrels ; & que ces preuves feiiliblcs
de la puifl'ance divine ont converti le monde idolâtre, bien plus que
les raifonnemcns & les difputes. Un veritable chrétien ne doit donc
avoir aucune peine en general à croire des miracles : il n ’eft qucftion
que de la preuve du f i i t particulier. Ceux que l ’écriture rapporte font
aii-de.fiiis c c toute autorité ; mais ceux qui font rapportez par des auteurs
g ra v e s , ont auffi la leur à proportion. Saint Irenée doit être c ru ,
quand il témoigne que de fon temps les guérifons, les autres miracles,
& le don de prophétie étoient communs dans l’églife catholique. Saint
Cyprien doit être cru , quand il rapporte les révélations que lui ou
d'autres perfonnes de fon temps avoienr eues. Je ne fais pas plus de
difficulté de celles qu’Hermas récite dans fon livre du pafteur ; Si
To-mcl. ■??