
4 7 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t I QUE.
cela même TaccomplilTement réel de fes prédictions.
En effet, plufieurs font venus au nomde
J é s u s enfeigner des dogmes Sc des pratiques
pleines d’impieté. Ils gardent les noms de ceux
par qui chaque opinion a commencé. Car ils
blafphément en différentes maniérés , contre le
Créateur de l’univers, contre le Chrift qu’il a
p rom is, Sc contre le Dieu d’Abraham , d’ifaac,
Sc de Jacob. N o u s ne communions avec aucun
d’eux : nous qui fçavons qu’ils font impies Sc injuftes
, Sc qu’ils ne confeifent J e s u s que de
nom : comme les payens donnent! le nom de
Dieu à leurs idoles. Les uns s’appellent Marcio-
nites, les autres Valentiniens, ou Bafilidiens, ou
Sacurniniens : ou portent d’autres noms tirez
de l’auteur de chaque fe d e , comme les pbilofo-
phes, C’eft l’idée que faint Juftin nous donne des
heretiques.
i-vi. Il reproche aux ] uifs leur aveuglement en plufleurs
maniérés. Car après avoir apporté divers
p a f f a g e s , touchant la circoncifion fpirituelle&la
vocation des. gentils, il ajoûte: lime femble, que
lar ces difcours je devrois perfuader les eljarits
es plus bouchez. Car ce n’eft pas moi qui les
ay préparez , par un artifice humain : c’eft ce
que David a chanté, ce qu’Iiaie & Zacharie ont
prêché, ce que Moïfe a écrit. Vous le reconnoif-
fez, Tryphon. T o u t cela eft écrit dans voslivres,
ou plûtôt dans les nôtres : car nous les croyons, &
vous les lifez fans les entendre. Il dit ailleurs. ]c
f- lli. c.
L i v r e t r o i s i e ’ m e . 4 7 5
ne fais que vous rapporter les écritures, & ne travaille
pas a vous donner des démonftrations fondées
fur l’art de raifonner. J ’ai reçeu de Dieu la
grace d’entendre les écritures : & je ne cherche
qu’à la communiquer gratuitement à tout le monde:
de peur d’être condamné au jugement de Dieu,
à qui je rendrai compte.
Il marque les mauvaifes fubtilitez des Rabbins,
qui demandoient , pourquoi en un tel endroit
des livres iàcrez il étoit parlé d’une femelle de chameau;
pourquoi dans les oblations telles mefures
de farine ou d’huile : & en donnoient des explications
baffes 8c terreftes. Il les accufé d’entendre fi ?■ 541- a.
groflierement les paroles de l’écriture, qu’ils s’imaginoient,
que Dieu avoit des pieds & des mains,
un corps & un ame : & que c’étoit par ee corps
qu’il avoit apparu à Abraham ôc à Jacob. Entre
mille bonnes chofes, dit-il, que Ton vous au- p. j4j.
ra dites, s’il y en a une petite qui vous déplaife,
ou que vous n’entendiez pas : vous laiffez tout le
refte, pour vous attacher à ce petit m o t, & nous
en faire un crime : comme les mouches qui s’attachent
aux ulcérés.
Vos doéleurs, dit-il, vous permettent encore
à prefent d’avoir quatre ôc cinq femmes : & fi
quelqu’un en voit une belle & la defire , ils rapportent
les hiftoires de Jacob & des autres patriarches
; & diiènt qu’ils ne font point de mal
en les imitant. Mifcrables & infenfez ! chacune
de ces aétions éroit myfterieuiè, & préparoit dc
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