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4 4 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
iacriiîces fanglans : pourquoi ils iTadorent point
d’idoles ni de chofes materielles. Il réfute les fables
des poètes, fur l’origine des dieux, & les allégories
par lefquellcs les philofophes vouloient y
donner un fens raifonnable. Il accorde que les
idoles faifoient quelques miracles, & montre que
Ton ne peut en attribuer l’effet qu’aux démons :
dont il expliqueTorigine&: la nature, marquant
clairement le libre arbitre des anges comme des
hommes. Il vient enfuite aux deux autres accufation
s, & parle ainfi :
Ce que j’ai dit devroit iuffire pour nous juftifier,
car je ne croi pas que vous doutiez, que des
gens dont toute la vie fe propofé Dieu pour réfle
, & dont le but efl: de fc rendre irreprehenfi-
les devant lui ; ne s’abffiennent même de la penfée
du moindre péché. Car fi nous ne croyions
vivre que fur la terre , on pourroit nous foup-
çonner de fiiivre la chair & le iàng , ôc de nous
abandonner à l’avarice & à la débauche : mais
n o u s , qui croyons que Dieu eft préfent jour &
n u it, non-feulement à toutes nos a f t io n s , mais
à toutes nos paroles ôc nos penfées : qui eft toute
lumiere, & voit jufques dans nos coeurs ; & qu’après
cette vie mortelle nous en mènerons une dans
le c ie l, bien plus excellente ; ou que tombant
avec les au tre s, nous en mènerons une bien pire
dans le feu , il n’eft pas vrai-femblable que nous
voulions être méchans ; & nous livrer à la juftice
de ce grand juge.
L i v r e t r o i s i e ’ m e . 4 4 3
Pour mieux réfuter la calomnie des inceftes,
il releve la charité pure, & la chafteté des Chré- c.
tiens, ôc. dit : Selon la difference des âges nous
regardons les uns comme nos enfans, les autres
comme nos frcres ôc nos foeurs ; ôc nous honorons
les perfonnes plus âgées comme nos peres
Sc nos meres. Ainfi nous avons grand foin de
conferver la pureté de ceux que nous regardons
comme nos parens. Quand nous venons au baifer
, c’eft avec une grande précaution , comme à
une afte de religion ; puifque s’il étoit foüillé de
la moindre penfée impure, il nous priveroit de la
vie éternelle. L ’efperance de cette autre vie nous
fait méprifer la vie préfente , ôc jufques aux plaifirs
de Telprit. Chacun de nous prenant une femme
felon nos lo ix , ne fe propofé que d’avoir des
enfans ; imite le laboureur , qui ayant une fois
confié fon grain à la terre , attend la moiffonen
patience. Vous trouverez parmi nous plufieurs
perfonnes de l’un & de l’autre fexe, qui vieilliffent
dans le célibat, efperant dans cet état d’être plus
unis à Dieu.
Sur la calomnie de manger de la chair humai-
n e , il dit : Il ne nous eft permis, ni de refifter à
ceux qui nous frappent, ni de ne pas bénir ceux
qui nous maudiffent. Car nous ne nous contentons
pas de la fimple juftice, qui fe borne à rendre
ia pareille, nous nous propofons encore la
bonté ôc la patience. Puifque nous tenons ces
maximes, peut-on iàns extravagance nous appel-
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