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300 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
homme admirable, difoit : que les démons r e f
ièmbloient aux voleurs, qui donnent la vie à ceux
qu’ils prennent, pour s’en faire payer la rançon.
Ainfi es faux dieux eftropient des hommes : puis
leur apparoiiTent en fo n g e , Scieur ordonnent de
venir à eux devant tout le monde. Alors ils d if
fipent le mal & les remettent comme ils étoient
auparavant. Il parle auifi de Crefcent le Cynique,
dont il dépeint les moeurs infâmes. îl décrit la
vanité Ôc l’impofture des autres philofophes. Leur
mérité, d it-il, confifte à montrer une épaule àla
negligence, à porter de grands cheveux, une longue
barbe , des ongles de b ê te s, & dire qu’ils
n’ont befoin de rien. Cependant nous en ayons
v û , qui recevoient de Tempereur deux cens pieces
d’or de penfion.
Le corps de Touvrage tend à montrer Tabfur-
dité de Tidolatrie, & de toutes fes fuites ; comme
la divination Ôc la corruption des moeurs. Il s’étend
en particulier fur les fpeftacles j il décrit
Tinfamie du theatre, où Ton publioft les crimes,
que la nuit a coûtume de cac ler : l’inutilité des
combats d’athlétes ; la cruauté de ceux des gladiateurs
; des miferables que Ton achetoir ôc que
Ton nourriiToit exprès, pour avoir le plaifir deles
voir s’égorger dans le cirque. Il montre combien
la vraye religion eft au-deifus des fcienccs humaf
nés. Chez-nous, d it-il, on ne défire point la vaine
gloire: nous fuivons la loi de Dieu , & rejet-
tons toute opinion humaine. N otre philofophie
L i v r e q u a t r i e ’ m e . 3 0 1
n’eft pas feulement pour les riches : les pauvres
l’apprennent gratuitement : car les chofes divines
font au-deffus des récompenfes temporelles. N ous
recevons rous ceux qui veulent nous écouter ;
fuifent des vieilles femmes , fuifent des enfans.
Nous honorons tous les âges fans diftinétion :
qui veut philofopher avec n o u s , le peut. N ous ne
regardons, ni T habit, ni au refte de Texterieur.
Vous vous moquez de n o u s , parce que nous nous
amufons, dites-vous , à caufer avec des enfans,
des filles & des femmes. Il leur reproche enfuite
Thonneur qu’ils rendoient par des ftatuës & par
des monumens pub lics, aux femmes les plus impudiques.
Il finit par la démonftration de l ’antiquité de
notre doélrine. Moïfe ôc Homere font les plus
anciens au teu rs, Tun chez les barbares, Tautre
chez les Grecs. Or de plufieurs auteurs G re c s,
qui avoient cherché le tems d’Homere ; celui
qui le faifoit plus ancien, le mettoit avant la defi
eente des Heraclites, dans les quatre-vingt ans
après la guerre de T roye : ôc Moïfe eft plus am
cien, non pas que la prife , mais que la fondation
de Troye. Tatien le prouve par les auteurs
Chaldéens,Pheniciens& Egyptiens. Bcrofe Chal-
déen parloir de la guerre, que Nabuchodonofor
fit en Ju d é e , par où Ton voyoit le rems des hiftoires
des Juifs. Trois hiftoriens Phéniciens, Theo-
dare , Hypficrate & M o ch , faifoient mention de
l’amitié d’Hiram ôc de Salomon; ôc les mettoient
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