
4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i c q u e ,
l’ille de Crcte , de Rome même. Les uns étoient
Juifs de naiflance , les autres profélytcs : c’clf-à-
-y dire gentils convertis à la religion Judaïque. Les
uns étoicnt habitans de Jerufalem , car ils vc-
noient s’y établir de toutes les provinces : les autres
s’y trou voient feulement en pafTant alfem-
blez à l’occafion de la fête ; & ils y étoient venus
cette année en plus grand nombre qu’à l’ordinaire,
perfuadez que le MeiTie ailoit paroître.Car il étoit
certain fuivant les prophéties, particulièrement de
P ‘“d e l , que fou tems étoit a ccompli , & cette
/■II- créance étoit répandue par tout l’onent. Ce pcu-
Suet.rcrp.c.q. plc mêlé de tant de nations fut extrêmement
îlirpris , d’entendre les apôtres, tous Calüéens,
parler les langues qui étoient naturelles à chacun
d’eux.
ja. 1!. 14. S. Pierre prit la parole , & leur dit :Ceux-ci ne
font pas yvres comme vous penfez , puifqu’il
T. n’eft encore que l’heure de tierce. Ca r ie s Juifs
ioio.D. n’avoient accoûtumé de manger les jours de fête
qu’après les prières du matin finies , à l’heure de
fexte ou midi : c’eft le S. Efprit, continua S. Pierre
, qui eft répandu fur eux , fuivant la prophétie
de Joël. Enfuite il commença à leur prêcher J ésus
de Nazareth qu’ils avoient crucifié, leur déclarant
que c’étoit le Seigneur & le Chrift : & les
exhortant à fe faire tous batifcr en fon nom ,
pour recevoir la remiifion de leurs pechez & le
don du faint-Efprit. Trois mille fc convertirent à
cette fois , reçûrent le batême , & augmente-
Joël. II, i8.
rent le nombre des difciples. Ils perfeveroicnt
dans la dodtrinc des apôtres , aftidus à écouter
leurs inftrudlions : Ils étoient tous les jours cn-
femble dans le temple à prier : ils faifoient dans
les maifons la fradtion du pain , ce qui figni-
fie l’cuchariftie , qu’ils ne pouvoient cclebrer
qu’avec les fideles batifez : & ils prenoicnt
enfemblc leurs repas avec joie & fimplicité
de coeur. Tous les fideles mettoient leurs
biens en commun : ils vcndoicnt leurs héritages,
& diftribuoient à chacun cc qui lui étoit neccf-
faire.
Dieu faifoit par les mains des apôtres un grand Aa.y.n.
nombre de miracles qui tenoicnt en crainte tout
le peuple. Saint Pierre & Saint Jean montèrent au
temple à l’heure de lapriere de none à trois heures
après midi , c’étoit le tems du facrificc du foir.
U n boiteux étoit à la porte, qui avoit plus dcqua- 'Jof. Xlv. nr?t. f. S ;
rante ans ; & n’avoit jamais marché. Comme il
leur demanda l’aumône , Saint Pierre lui dit : Je
n’ai ni or ni a rg ent , mais ce que j’ai je te le donne
: Au nom de J. C. Nazaréen, leve-toi & marche.
Il fut guéri fur le champ ; & entra dans le
temple,marchant & fautant.Tout le peuple accourut
à ce miracle , & Saint Pierre en prit encore occafion
de leur prêcher J. C . Il y eut cinq nulle
hommes qui fe convertirent.
Les facrificateurs & le capitaine du temple, Thuimund.ci.
c’eft-à-dire, celui qui commandoit les Icvites pot-
t ie rs , qui y faifoient la garde jour &nuic, furvin-
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