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grand cas de la divinité. Ainfi la plûpart mépri-
Toient la dodrine dc faint Paul. Il y en eut toutefois,
des plus curieux,qui voulurent fçavoir ce que
c’étoit que cette nouvelle d od r in e ,& ils le menèrent
à. l’Areopage.
C ’étoic le lieu oû s’aifembloic une compagnie
de juges choifis, qui connoifloient des affaires les
Mettrf. Areof. pEis impottantcs ; comme des caufcs capitales, de
ce qui regardoit la religion k les moeurs. Cc tribunal
écoit le plus renommé de toute la Grece.
Saint Paul y fut donc amené, comme enfeignant
une religion étrangère. Etant entré dansl ’Areo-
Hier. -m epift.ai page , il Dtit occafioii d’un autel qu’il avoir vû à
Tit.I.ll. h I 1 / I • / T-y • - /-V 1 ■ Athenes dedie au Dieu inconnu. Un dit que
l ’infcription étoit en ces termes : A u x dieux d’A -
c h r y f i f l .m A a . {jg d’Eutopc , & d’A f t iquc , aux dieux inconnus
r .v in . c. 4 . hom. , A . / ■ / • 1 • 1
¿¿étrangers. C ecoit une precaution de ces idolâtres
fuperftitieux à l’excès , qui craignoient de
manquer à honorer quelque divinité , k fe pi-
quoient d’exercer l’hofpicalité envers les dieux ,
comme envers les hommes.
S. Paul prit cette occafion pour leur dire, que
ce Dieu qu’ils adoroient fans le connoirre , étoic
le vrai Dieu créateur du ciel & de la ter re, qui
n’habite point dans des temples, k ne peut être
figuré par les ouvrages des hommes , puifque les
hommes mêmes font fes ouvrages. Que Dieu
aïant pitié de l’ignorance du genre humain, l ’in-
vitoic â la pénitence , par la confideration du jugement,
qu’il devoir exercer par un homme à qui
L i v r e P r e m i e r . S;
il avoir donné créance en lereffuicitanc des moi ts.
Quand Içs Athéniens entendirent parler de réfurredion
des morts, quelques-uns s’en mocquercnr,
d’autres dirent:Nous vous entendrons encore fur
ce fujet. Il y en eut qui fuivirent faint Paul, k f o
convertirent , entr’autres Denis un des Areopagites,
& une femme nommée Damaris. Ce Denis cor. „p.
fut le premier évêque d’Athencs. ,
Tandis que S. Paul y étoic, Silas k Timothée ‘-Thef.u.ir. ,
vinrent le trouver : mais il envoïa Timothée â '' "
Theffalonique , &: Silas en Maccdoine , peut-être
à quelqu’autre ville,jaour exhorter k affermir les
fidcles, & il demeura feul â Athenes. Il eût v o u lu
aller lui-même à Theffalonique , tant il aimoit
cette églife , k l’cflaïa une k deux fois ; mais
fatan l’en empêcha. Ainfi ne pouvant plus fc paffer
de leur donner quelque'confolation,ni d’enre-
cevoir d’eux , il y envoïa fon difciple.
D ’Athenes, il alla à Corinthe , oû il trouva un
Jui f nommé Aquüa,originaire de Pont : qui étoit
vcnudepuis peu d’Italie,avec fa femme Pnfcilla ,
a caufe de l’ordre que l ’empereur Claude avoir
donné a tous les Juifs , de iorcir d eRome. C e fu t An.dej.c.45.
des la neuvième année de fon regne , quarante-
neuvième de J. C . qu’il les en chaffa , â caufe des saet. cUud. e.
tumultes qu’ils excitoicnt continuellement à l ’oc-
cafion de l ’évangile , & du nom de J. C. S. Paul
dcmeuroit avec Aquila , parce qu’ils étoient du
meme métier , qui étoit de faire des tentes dc
v u i r à l ’ufage des gens de guerre. Les m é ticn chrifi/i. paf
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XXX v u .
S. Pau] à Co-
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