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3|8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Biais leurs mauvais traitemens m’inftruifent de
plus en p lu s , & je ne iliis pas juftifié pour cela.
Dieu veüille que je joüifte des bêtes qui me font
préparées. Je foubaite de Jes Trouver bien prêtes,
ôc je les flaterai, afin qu’elles me devorent prom-
ptement: & qu’il ne m’arrivp pas comme à quel,
ques-uns qu’elles n’ont ofé toucher. Si elles ne
vouloient pas, je les forcerai. Pardonnez-moi, je
connois ce qui m’eft utile. Maintenant je commence
à erre diiciple. Aucune créature, ni vifible,ni
invifible, ne m’empêchera d’arriver à J. C. Le feu,
la c ro ix , les troupes de bêtes, la feparation de
mes o s, la divifion de mes membres, la deftruc-
tion de tout mon co rp s , les pires tourmens du démon
puilfent venir contre moi : pourvû leule-
ment que je jouifte de J. C.
Les plaifirs du monde, ni les royaumes de ce
fiécle ne me fendroicnt de rien. Il vaut mieux que
je meure pour C. que de regner fur toute la terre.
Er enfuite; Le prince de ce monde veut m’enlever,
& corrompre ma volonté attachée à Dieu. Que
perfonne d’entre vous ne prenne Ibn parti. Prenez
plûtôt le mien, c’cft-à-dire celui de Dieu. Gardez-
vous de parler de J. C. en aimant le monde. Que
l ’envie n’habite point chez a' o u s . Qiiand je vous
prierois d’autre chofe, étant prefent ne le faites
pas: croyez plûtôt cc que je vous écris. Je vous
écris vivant ôc amoureux delamorr. M on amour
cft crucifié. Je n’ai point un feu matériel , mars
une eau v iv e , qui parle en moi, & me dit inté-
L i v r e t r o i s i e ’ m e . 359
rieurement : Allons au Pere. Je ne luis fenfible ,
ni à la nourriture corruptible , ni aux plaifirs de
cetre vie. Je defire le pain de Dieu, le pain celefte
, le pain de vie : qui eft la chair de J. C. le Fils
de D ieu , qui à la fin eft né du iàng de David &
d’Abrabam. Je defire le breuvage de Dieu : fon
fang qui eft la charité incorruptible , ôc la vie
.fins fin.
Il dit encore : Souvenez-vous en vos prières dc
l’églife de Syrie , qui a Dieu pour pafteur à ma
place. J. C. feul la gouvernera , & votre charité.
Pour moi j’ai honte que l’on dife que j’en fuis : je
n’en fuis pas digne : je fuis le dernier d’entr’eux ,
& un aiforton. Mais par la mifericorde de Dieu ie
fuis quelque ch o fe , fi je puis arriver à lui. Mon efi
prit vous làlue ,ôc la charité des églifes qui m’ont
rcceu au nom de J. C. non comme un paifant.
Car celles qui ne font pas venues me voir en effet,
ont fourni aux fra is , chaque ville pour fa parr.
je vous écris ceci de Smyrne , par des Ephefiens
nos bienheureux freres. Le cher frere Crocus eft
auprès de moi avec plufieurs autres. Quant à ceux
qui font allez devant moi de Syrie à Rome, pour
la globe de D ieu, je c roiquevous les connoiftez.
Vous leur ferez fçavoir que je fuis proche. Car ils
font tous dignes de Dieu & de vous. Vous devez
les foulager en toures chofes. Je vous ai écrit ceci
le neuvième des Calendes de Septembre’“, c’eft
à dire le vingr-quatriéme d’A o ût. Je vous iàlüe,
Vousfouhaitant jufques à la fin la patience de J. G
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