
in
Hier, in Ga/.vi.
10. lib. 3, Id. lie
fcrlft.
All. 99’
Jud. 18
LVI.
E p î t r e dc Saint
Jude.
TertvU. de cul.
fem . lib. I . e .
324 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Dans CCS derniers tems de iàv ic , à peine alloit-
il encore à l’Egliic entre les mains de fes difciples,
qui le portoient. Comme il n’avoit plus la
force de parler long-tems de fuite, il ne faifoit à
chaque alTemblée que répéter ces paroles:Mes
chers enfans aimcz-Vous les uns les autres. Enfin
fes difciples ennuyez de cette répétition , lui dirent
: Notre maître, pourquoi nous dites-vous
toûjours la même chofe? Il repondit, parce que
c’cii le commandement du Seigneur ; & pourvû
qu’on l’executc il fuffir. Il mourut l’an foixantc-
h u i t , après la paffion, quatre-vingt-dix-neuf de
J.C. & fut enterré près la ville d’Ephefe. Son évangile,&
fes trois épîtrcs fontquant à l’ordre du tems,
les dernieres dc toutes les faintes Ecritures diéfées
p a r l’efprit de Dieu. Si ce n’eft que l’Epître defaint
Jude foit plus nouvelle. Car elle paroît écrite a-
près la mort des autres apôtres.
Elle a le même fu je t, & contient en fubftance
la même dodlrinc , que la féconde Epître de
fàint Pierre : éranr contre les mêmes heretiques;
c’eft-à-dire les Nico laïtes, & leurs femblables.
L ’apôrre y fait mention du combat de l’archange
fàint Michel contre le démon, touchant le corps
de Moïfè , dont il étoit parlé dans un livre apocryphe
, nommé l’enlevemcnr de Moïfè. Il y cite
encore un paftàge du livre qui paffoit fous le nom
du patriarche Henoc , le feptiéme depuis Adam.
Ces livres fe trouvent aufli citez par quelques-uns
des plus anciens peres. Mais dcce que S. Jude b
Hier, inTitJ, 1 1 ,
J u d . I I .
L V 11.
E p itre de Sa'nc
L i v r e s e c o n d . 325
cite, 011 ne doit pas conclure qu’il les approuve
comme divins : Puifque faint Paul a cité même
des poètes prophanes. Le S. Efprit nous a marqué
par C CS citations, quelques veritez contenuës
cil CCS o uv ra g e s , fans autorifèr le refte. Saint Jude
parle des Agapes ou feftins dc charité , que les
heretiques qu’il combat profanoient par leurs
débaüchcs. Cet apôtre faint Jude, furnommé Tha-
déc, ou Lébée , étoit frere de fainr Jacques l’évê-
quc dc Jerufilem.
On peut rapporter au même tems l’Epître de
S. Barnabé apôtre du fécond ordre: qui du moins Bamabi. doc
cft écrite après la ruine de Jerufalem. Elle con-
tient deux parties : la premiere de dodbrine, principalement
contre les Juifs : la fécondé de morale.
Après une preface pleine de charité & de ten-
drelfe ; il montre par l’aurorité des prophètes,
que Dieu a rejetté les facrifices de l’ancienne l o i ,
pour faire place à l’oblation humaine de la loi
nouvelle de J. C . qui n’impofe poinr un jou g de
neceftité. Il montre par les mêmes auroritez,
que les jeûnes ne fonr poinr agréables à Dieu ,
fans les bonnes oeuvres : que les derniers tems
prédits par Daniel font v en u s , que nous ne devons
pas croire les Juifs , quand ils difent que
leur alliance eft la nôtre. La leur étoit marquée
par la l o i , écrite fur les tables de pierre ; que
Moïfe b r iià , pour montrer qu’ils l’avoient perdu
par leur idolâtrie : mais l’amour de J. C. cft
empreint dans nos coeurs. Il vient à la paiiiondc
S f iij
c . 3.
c . j , : à
Y là,