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J54 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vifitc à Feftus. Ils y demeurèrent quelque tcrns ;
& Feftus parla au roi de Paul, que Felix avoit laif.
fé pr i fonnier , k que les Juifs accufoient , comme
s’il n’eût pas été digne de vivre. Toutefois , dit
Feftus, quand ils ont été en prefence, ils ne l’ont
accufé d’aucun des crimes que je foupçonnois ;
mais feulement ils propofoient contre lui des
queftions dc leur religion , & parloient d’un certain
J ésus mort,, que Paul affuroit être vivant. Je
voudrois bien , dit le roi Agrippa , entendre cet
homme. Vous l’entendrez demain , dit Feftus.
.if?. ZX7. j;. r Le lendemain Agrippa k Benerice , vinrent
avec grand appareil à l’auditoire de Feftus , oû le
trouvèrent aufti les tribuns, k les principaux de
la ville. On fit venir faint Paul ; k Feftus dit ; J’an
ordonné que cet homme feroit envoie à l’empereur
, parce qu’il a appelle ; mais je n’ai rien dej
certain à en écrire. C ’eft pourquoi je l’ai fait venir
, afin que vous l’entendiez , vous principale-:
ment roi Agrippa. Car il ne me paroît pas raifon-i
nable d’envoïcr un prifonnier , fans écrire de quoi
il cft accufé. En effet , c’étoit la coutume des gouverneurs
Romains’, d’écrire à l’cmpercur le fujet
des caufes , ou le crime des prifonniers qu’ils leu:
renvoïoient.
Le roi Agrippa dit à S. Paul. On vous permet
de parler pour vous. S. Paul étendant la main,
commença ainfi : Je m’eftimc heureux, roi Agrippa
, d ’avoir à me défendre devant vous , qui fçv
vcz toutes les coutumes , k les queftions de<
S. un. jf . de li-
h: ¡L dimijf.
A'cKx'i.ri,
¡Juifs- Enfuite i id i t comme il avoit toujours fuivi
'la doctrine des pharifiens, k la foi dc la réfurrec-
G i o n . Qp’d nvoit été le plus zélé contre le nom
ide J e s u s de Nazareth, & dc fes difciples. Il ra-
îconte fa converfion , k f i prédication ; k con-
|clut ainfi : Voilà pourquoi les Juifs m’ont pris 4Æ. xxvi.u.
}dans le temple , k m’ont voulu tuer : mais ap-
: qiuié du iecours de Dieu , je demeure jufques à
ce jour , rendant témoignage de la vérité aux
grands & aux petits,ne dif inrquece qui a été prédit
parles prophètes k par Moïfe : Qiie le Chrift
devoir fouffrir , qu’il eft le premier de la réfurrec-
,iion des mor ts , qu’il doit annoncer la lumière au
peuple & aux gentils.
Comme il parloir ainfi , le gouverneur Feftus
«’ccria à haute voix : Vous n’êtes pas fage , Paul ;
'VOUS avez perdu l ’efprit à force d’étudier. S. Paul
répondit; Je n’ai point perdu l’efprit,illuftre Fef-
tiis : c’eft la vérité k la fageffe qui me font parier.
Je parle hardiment devant le r o i , qui cft inf-
cruit de tout ceci , car rien ne s’eft fait en cachette.
Croïez-vous aux prophètes, roi Agrippa?
Je-fçai que vous y croïez. Agrippa dit à S. Paul :
.Peu s’en faut que vous ne me perfuadicz d’être
¡chrétien. S. Paul répondit ; Je prie Dieu qu’il ne
«en faille rien , & que vous k tous les ailiftans,
¡’deveniez aujourd’hui tels que je fu i s , excepté ces
^chaînes que je porte. Ils fe levèrent to u s , ôC dc-
Imeurerent d’accord qu’il étoit innocent, & Ag r ip pa
dit a Feftus:Vous pouviez le mettre cn liberté,
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