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y o z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vo it revêtu du Chrift animal : enforte que fon
corps même étoit pfychique, invifible, & impaf-.
fible. Mais il n’avoit rien pris de matériel ; parce
que la maticre étoit incapable de falut. Il y
en avoit qui d ifo ien t, que l’auteur du monde
a voit produit un Chrift de même nature que lui,
qui avoit paifé par Marie , comme l’eau par un
canal ; & que le Sauveur forti du Pleroma avec
les pcrfeclions de tous les Eones, étoir defcendu
en ce Chrift à fon baptême. Mais qu’il s’étoit
retiré quand il fut prefenté à Pilate , & qu’il n’y
avoit que le Chrift animal qui eûtfoufterr. La
fin de toutes chofes fera , difoient - ils , qiiaiiil
tous les hommes ipirituels feront formez ou per-
fed ionne z par la_g»o/e ou vraye fcience. Alors
toute la femence fpirituelle ayant reçû fa perfe
d io n , Achamoth leur mere paftera de la rég
ion moyenne dans le Pleroma, & fera mariée
au Sauveur formé de tous les Eones. Vo ila l'époux
& l’époufe. Les hommes fpirituels dépoüillez
de leurs ames & devenus purs efprirs entreront
auffi dans le Pleroma & feront les époufes des
anges qui environnent le Sauveur. L ’auteur du
monde paftera à la région moyenne , où étoit li
mere : & fera fuivi des ames des juftes : mais rien
d’animal n’entrera dans le Pleroma. Alors le feu
qui eft caché dans le monde paroîtra, s’allumera
, confumera toute la matière, & fe confume-
ra avec elle, jufques à s’anéantir.
Telle écoit la fable entiere de la théologie des
L i v r e t r o i s i e ’ m e . 4 0 3
Tertull. in Vai
len t.c , i . i . 5.
Valentiniens. Je l’ai rapportée un peu au long ;
parce que plufieurs berefies fameufes en ont depuis
confervé ou renouvellé les principales parties.
Et j’ai cru qu’il étoit bon de montrer une fo is , ju f ques
oü les plus beaux eiprits lè font égarez :
quand ils ont fuivi leurs penfées dans l’explication
de l’écriture: méprifant la regie infaillible d e là
tradition apoftolique & de l’autorité de l’églife.
Au refte , il nétoitpas facile de réfuter les Valen-
tiniens ; parce qu’il n’écoit prefque pas poffible
de penerrer le fecret de leur doArine. Un profond
filence la couvroit aux profanes : c’eft-à-dire
à tous ceux qui n’étoient pas de la fedte. Si quelqu’un
vou lo it y entrer, il y avoit bien des portes
à paifer , & bien des rideaux à tirer avant que d’ar»
river à ce fandluaire. Leurs dodleurs lè faifoienr
beaucoup prier , & même payer chèrement pour
enfeigner aux curieux des myfteres fi fublimes.
Il en coutoit au moins bien du tems & de la
peine.
Dc leur dodliine ils tiroient ces conclullons
, , . y- M o rale de s.
morales. Les plychiques , tels qu etoient le-r v a ien tim e iis . '
Ion eux les catholiques ; étant incapables d’arriver
à la fcience parfaite , ne lè peuvent fauver
que par la fo i fimple & les oeuvres : & il n’y a
qu’ eux à qui les oeuvres foient utiles. C ’eft à eux
que convient la continence ôc le martyre. Les
charnels ne feront jamais làuvez, quoi qu’ils fafe
lent : les fpirituels n’ont point befoin d’oeuvres:
puifqu’ils font bons par nature, ôc propriétaires
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