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r.lcflion dc s.
.Macthias,
A c l . I. J l.
i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
évanp-iles. Je ne touche donc point à cette hiftoire
facréc: & quoique je commence aux adtes des apôtres
, je ne les tranfcns pas tout au long. Je n en
prens que la fubftance ; pour avoir occafion d’y
joindre les faits que nous fçavons d’ailleurs jfoit
parles épitres des apôcrcs mêmes, foit par une tradition
certaine. Je neprétcns commencer ma narration
cxaéfc dans toute fon étendui: , qu’à l’endroit
où finit celle de l’écriture fainte, après l’arrivée
de S. Paul à Rome, c’eft-a-dire, à mon fécond
livre. Je ne marque les années , que quand je les-
croi ccrtaines:&jeles compte, non fuivant la chronologie
exaéfe , mais fuivant le calcul ordinaire ,
quinousdonne 1690. ansdepuis l’incarnation.
Après l’afceniion de J. C . les apôtres retournèrent
à Jerufalem remplis de joie ç & montèr
e n t d a n s le ccnacle,c’eft-à-dire , la fallc haute ou
ils s’étoicnt renfermez depuis fa paftion. Là ils
perfeveroicnt dans l’oraifon avec les autres difci-
ples de J. C . les faintcs femmes qui l ’avoient fuivi
, la fainte vierge Marie fa mere , & fes parens,
Ils’étoient environ fix vingt perfonnes. S. Pierre
leur propofa d’élire un apôtre , pour remplir la
place de Jiidas le traître. Ils en prefenterent deux;
Jofeph Barfabas furnommé Jufte , & Matthias.
Après avoir prié Dieu . de montrer celui des
deux qu’il choifilÎoit ; ils tirèrent au fort , & le
fort tomba fur Matthias. Il fut donc mis au rang
des autres apôtres, & ils fe trouvèrent encore douze
; fçavoir : Pierre , Jean & Jacques, enfans de
L i v r e p r e m i e r . 3
Zcbcdée ; André frcre de Pierre : Philippe : T h o mas
: Barthélémy ; Matthieu : Jacques fils d’A l -
phéc : Simon deCana : Judas fils de Jacques : & Paphn «p. ?:u-
Matthias. On raconte de Barfabas le Jufte , qu’- {‘ ti,."''
aïant une fois bû du poifon , il n’en Icntit aucun
mal : comme le Sauveur l’avoit promis à ceux qui
croiroicnt en lui.
Le jour de la Pentecôte étant venu , comme n r.
tous les difciples étoient dans le même lieu , à
l ’heure de tierce , c’cft-à-dire à neuf heures du
matin ; le fiint T^prit vint fur eux en forme
de langues de feu , & ils commencèrent à parler
diverfcs langues, en loüant Dieu. Lepcuplequi
étoit venu à Jerufalem de tous côtez pour la fête,
accourut en foule autour d’eux. Il y avoir de toutes
les nations du monde , quoique tous Juifs de
Religion. Car depuis la captivité de Babylonc , il
croit demeuré des Juifs dans tout l’orient : &
l’empire des Perfcs aïant été ruiné par Alex andre
le grand , les Juifs s’écoient étendus dans
toute la domination des rois Macédoniens fes
fucceifeurs. Il y avoit donc des Juifs Parthes,
Medcs , Elamy tc s , c’eft-à-dirc de cette partie de
Perfe que l ’on nommoit en hebreu Elam , & en
grec Elymaïde. Il y en avoit de Mefopotamie ,
& de toutes les provinces de l ’Afie mineure. De
celle qui s’appelloit proprement Afie , de Cappa-
doce , de P o n t , de Harygie , de Pamphilie- Il y
en avoit d’Egypte & de la Lybie voifine, que l’on
nommoit Cyrenaïque. Il y en avoit d’Arabie , de
A ij
Evangile .
AcL n.
J c f . H. J