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loo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
htr en ia cha ir , avec bien plus de raiion. C ’eil la
lubftance de l’cpitre de faint Paul aux Galares.
Etant toujours à Ephefe , il fe propofa par un
mouveincnrdu faint-Efprit,de paifer en Mac cdoine
& en A ch a ïe , retourner à Jerufalem, & enlui-
te aller à Rome. Il envoïa devant en Maccdoine
, deux de ceux qui le fetvoient dans fon miniftcre
, Timothée & Erafte , k demeura cependant
à Ephefe , réfolu d’y etre jufques à la Pentecôte
, parce qu’il y voïoit la porte ouverte pour
le progrès de l’évangile , quoiqu’il eût plulieurs
adverfiires. Ephefe étoïc une ville d’un grand
abord , à caufe de la fuperftition du temple dc
Diane. G ’étoit la capita e de l’Alie mineure , k
la réfidence du proconfui , il y avoit quantité de
philofophes, d’orateurs , k de gens de lettres dc
toutes iortcs.
S. Paul apprit alors par quelques Gorinthicns
dc la maifon dc Gh lo é , qu’il y avoit des divifions
dans leur églife : que les uns difoient : Je fuis d i f ciple
de Pau l , d'autres : Je fuis difciple d’A p o l-
l o s , d’autres de Pierre, d’autres de J. G. foit que
S. Pierre y eût déjà prêche ; car il eft certain
D,«!. r.,r. ap. qu’il travailla à l’écabliilcmcnt de l ’églife dc Go-
T.:,f n.hift.zp. foit qu’ils l’culfcnt oiii ailleurs. Ils étoicnt
accoutumez aux difputes des philofophes divifez
c 7/. anuT. en plufieurs feélcs, dont chacune prenoit le nom
de fou auteur , k l’élcvoit au-deifus dc tous les
autres. Ils fe piquoient de figelTc k d’éloquence.
S. Paul n’ufoit , n idc difcours étudiez , ni de fyl-
Thilofîr. v i t .
A p o ll. h b . d.
XLV.^
Pren icre épicre
aux Corinthiens.
J. Cor.i . n .
fn 1. Cor.
L i v r e P r e m i e r .
logifmcs réguliers, k n’aíTujcttiífoit pas l’évan- i¡.
gilc aux loix delà grammairc,ou delà dialcéliquc.
Sa prédication étoit principalement appuïéc fur
les preuves furnaturcl cs , fur les prophéties, les
miracles , & les marques évidentes de l’efprit dc
Dieu. Ge n’eft pas qu’il n’enfcignât la figeiTc veritable
, bien plus haute que la fageiTe humaine :
& q u c fes difcours n’euilent une force merveilleu- Aug.m.ueonM
fe.ll fçavoit raifonner jufte , k emploïer les veri- f . fi'é-'Foc-
tcz connues à fes auditeurs , pour les mener aux
conféquences inconnues.Il fçavoitétcndre,ourcf-
ferrcr fon difcours, prciTcr, encourager, étonner,
adoucir , exciter tous les mouvemens convenables
; en un mot il poiledoit le fonds de la dialect
ique, k de laréthorique : il ne lui en manquoit
que l ’écorce. Gar au milieu des occupations donc
i étoit accablé , il n’avoit pas le loifir de choifir,
ni d’arranger fes paroles, & il n’en trouvoit point
dans le langage humain,pour exprimer la hauteur
de íes penfées. Ainfi fon grec n’eft pas pur : fou-
vent le tour delà phrafe eft hebra'ïque : fouvent
il néglige la conftruétion du difcoursjl commence
plufieurs périodes ians les achever. La fuite eft
M'incipalemcnt dans les penfées. G ’eft qu’il par-
o i td u coeu r ,& diétoir rapidement, fuivant l’im-
pcCLiofité de l’ciprit dc Dieu; la lumière abondante,
dont il étoit plein , ne chcrchoit qu’à fortir ,
& à fc répandre au-dchors. Tant de vcritez qui
lui étoicnt toujours préientcs, k qu’il voïoit extrêmement
fimples k unies cntr’clles , le prcf-
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