
L VI ,
S, iMul accufé
devant Felix.
j i a . X £ tv .
lyo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
la lettre du tribun Lylias. Il s’informa de quelb
province étoit le prifonnier ; on lui dit qu’il étoit
de Cilicie.. Je vous entendrai, d i t - i l , quand vos
accufateurs feront v enu s , ôe il le fit garder dans
le palais d’Herode.
Cinq jours après , le pontife Ananias vint à
Ccf irée avec quelques fenateurs, & nn orateur
nommé Tertullus. Ils fe prefenterent au gouverneur.;
Paul fut cité , & Tertullus déploïant faré-
thorique pour fe rendre le juge favorable , corn-
mença par un exorde étudié , & dit : La paix que
vous nous procurez , k les biens que nous avons
reçus par votre lage conduite, attirent dc nous,
illuftre Felix , des lentimens continuels d’une extrême
reconnoiifance. Mais pour ne pas vous tc-
jiirplus lon g - tems , je vous prie , aïcz la bontç
de nous écouter en peu de mots. Nous avons
trouvé cet homme pernicieux , qui excite par
tout le monde des féditions entre les Juifs , étant
che f de la feéle des Nazaréens ; & qui a même
voulu prophancr le temple. Nous l ’avons pris,
voulant le juger félon notre loi : mais le tribun
Lyfias eft iurvenu , & nous l’a enlevé avec une
grande violence , nous renvoïant devant vous.
Si vous voulez l’interroger , vous pourrez apprendre
la vérité de fa bouche. Les Juifs ajoutèrent,
que la chofe étoit comme Tertullus avoit dit;
Le gouverneur fit figne à faint Paul de parler, k il
dit : Je me défend dc bon coeur,fçachant que vous
êtes juge de cette nation depuis plufieurs années,
» L i v r e P r e m i e r . i j i
: vous pouvez apprendre qu’il n’y a pas plus
de douze jours que je fuis allé à Jerufalem faire
mes pricres. J’avoue que je fers Dieu fuivant cct-
f te f tde qu’ils traitent d’hercfic , croïant à la loi
i ôz aux prophètes, & eipcrant la rcfurrection des
morts. Je fuis venu après plufieurs années appor-
=: ter des aumônes à ma nation , k des offrandes.
: Ils m’ont trouvé dans le temple purifié , fans dif-
f puter avec perionne , ni affembler le peuple , ni
ûexcitcr aucun tumulte ;& ils ne peuvent rien prou-
îvcr»dece qu’ils avancent.
Félix remit à les oiiir plus amplement ,. quand
. j le tribun Lyfias feroit venu. Cependant il rccom-
, ¡. manda S. Paul à un centurion , afin qu’il fût gar-
- dé honnêtement, k que les fiens euffent liberté
de le fervir. Quelques jours après, il le fit appel-
: 1er cn prefence de fa femme Drufille , qui étoit c.,.n.Bdi.c
T ive , fille du premier roi Agrippa , k ioeur du
] mequivrvoi t alors. Il l ’avoit mariée à Az iz
: roi d'Emefe , qui avoit bien voulu fc faire circon-
î; cire. Felix gouverneur de Judée , l’aïaut vue
j en devint amoureux , car elle étoit d’une beauté
" fingulicre. Il emploïa auprès d’elle un Juif de
1 Chipre nommé Simon , qui faifoit le magicien ,
k qui lui perfuada dc quitter le roi A z iz , k d’é-
¡; poufer Felix. Elle y confentic, pour fe délivrer de
I fa foeur Berenice , qui étoit jaloufe de fa beauté -,
. & au mépris de fa religion , k de fon rang , elle
époufa Fclix païen , k de baffe naiffance. Car
■ il avoit été efclave k s’étoit élevé par la faveur
1 'M
fri
■L|
i f
h
6 : h
M
■Mr
-ilï