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268 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
tion : Tautel étoit environné de corps entaflcz;Ie
pavé ne paroiiToit p o in t , tant i l étoit couvert dc
îà n g& de carnage. Il n’y eut que les féditieux qui
s’échappèrent l’épée à la main , & gagnèrent le
Y mont de Sion. Entre le peuple qui périt dans le
temple , il y avoit fix raille perfonnes, hommes,
femmes ,enfans , qu’un faux prophète avoit abu-
f e z , & y ayoit fait monter dc la ville : difant que
Dieu l’ordonnoit , & qu’ils y rcce vroient de fa pan
desfignes défaille. Il y avoir plufieurs impofteurs
femblables , donc les tyrans le fervoienc pour retenir
le peuple , & l’empêcher de paifer vers les
Romains.
Le remplcétanc brûlé,les Romains plantèrent
leurs enfeignes devant la porte orientale , & leur
facnfiercnt àla place m ême;c’eft-à-direaux idoles,
dont leurs enfeignes étoient chargées. Les féditieux
avoient gagné la ville haute. Ti te les fomma
dc fe rendre à difcretion , la vie fauve ; mais ils
demandèrent qu’il leur permît d’aller dans le dé-
c. 40; f o i - j ^ ^ Q^irs enfans. Ti tc irrite
de leur infolence , fit brûler toute la ville
baffe , & attaqua la ville haute ; oû les Romains
entrèrent parla brèche, le huitième de Septembre
ou Gorpiée , jour du fabbac, la féconde année ds
A.1.7C. Ve fpa f ien, foixante & dix de J. C . & y mirent
tout a feu &c à fang. Tite acheva de faire abattre
ce qui reftoit du temple & de la v i l le , & y fit
paffer la charue. Il réferva feulement une partie
de la muraille à l ’occident , avec trois tours, Hip-
L i v r e S e c o n d ? 269
pique, Plvifaël & Mariamne: afin que leur beauté
ht voir à la pofterité un échantillon dc cette malheureufe
ville , auparavant fi magnifique. Le
burin fut fi grand , que l’or diminua de la moitié
de fon pr ir en Syrie.
On trouva dans les égouts fouterrains environ
éeux mille corps de Juifs morts de faim , ou dc
maladie : ou qui s’étoient tuez les uns les autres,
plûtôt que dc fe rendre aux Romains. Les deux
tyrans Jean & Simon , qui s’y étoient cachez , fe yn.Mi.c.7
rendirent à la f in, & furent gardez pour le triomphe.
On compte jufqu’à onze cens mille Juifs
morts en ce fiege, k quatre-vingt-dix-lepc mille
vendus; mais à peine vouloit-on les acheter. Tite
refufa des couronnes que les nations voifines lui
offroienc, pour honorer ft viéloire. Il dit que ce
n’écoic point fon ouvrage ; & qu’il n’avoic fait
c]ue prêter fes mains àla vengeance de Dieu irrité
contre les Juifs. Pour garder les ruines dc Jeru-
falem , il y laiffa une légion ; k avec deux autres
retourna à Cefarée , oûil affembla tous les captifs,
& tout le butin ; & y demeura le refte de Tannée
foixante k dix : attendant le temps propre pour
fe mettre cn mer , k paffer en Italie. A la fête de
la naiffance de fon frere Domitien , qui étoit le
vingc-quatriérae d’O é lo b r e , il y eut plus de deux
mille cinq cens Juifs qui périrent ;.foit par le feu,
loit par les bêtes aufquelles ils furent eXpofez ; foit
les uns par les mains des autres,comme g adiareurs.
II périr encore un grand nombre de ces mifcrables
P h ilâ jir . ApoU-,-
lib . 6. c. 14..
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