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reçû miièricorde. Je fuis dans le péril, vous êtes
affermis dans la grace. Vous êtes le paifage de
ceux que l’on fait mourir pour Dieu : difciples de
P au l, ce fà in t, ce martyr, ce bienheureux : puif
iè-je me trouver fous fes pieds, quand je joüirai
de Dieu.
üjiiiAiii.jj, jj dit encore : L ’arbre fe déclare par fon fruit;
ainfi ceux qui font profeffion d’être chrétiens, feront
connus par leurs oeuvres. Car ce n’eft pas la
profeifion qui fert; mais la fo i effedfive, & la pet-
"■ ‘H Îèverance jufques à la fin. Il vaut mieux fè taire,
& être : que de parler & n’être point. Il eft bon
d’enfeigner, fi l’on fait ce que l’on dit. Il n’y a
qu’un maître , qui a d it, & tout a été fait: & ce
qu’il a fait en fe taifant, eft digne du Pere. Celui
qui poftede la parole de J e s us , peut auffi entendre
fon filence pour être parfait : pour agir en
p a rlan t,& fe faire connoître en fe taifànt. Enfuite
parlant contre les erreurs de fon tems, il dir :
n. i8. y. C. notre Dieu a été conçû de Marie, félon la
difpofition de D ie u , du fang de D a v id , & du
Saint-Efprir. Il eft né & a louffert d’être baptifé
Orig. hom. €. pour purifier l’eau. Le prince de ce monde aigno-
fc virginité de Marie , & fon enfantement, &
Kor-»nMmh. mort du Seigneur: trois myfteres éclatans qui
ont éré accomplis dans le filence de Dieu.
S. Ignace finit ainfi cette lettre : Si J. C. m’en
fait la grace par vos pricres, jë vous écrirai une
féconde lettre, où je vous expliquerai ce quej’ii
commencé, touchant k myftere du nouvel hom-
L i v r e T r o i s i e ’ me . 5 4 9
me J. C. de la foi ôc de la charité, dont il eft l’objet
, de fà paffion ôc de fà réfurredion, principalement
ii k Seigneur me le révélé. Car par là
grace vous concourez tous en une feule fo i,ô c en
un feul J. C . qui felon la chair, eft de la'race de
David, qui eft fils de l’bomme ôc fils de Dieu ;
enforte que d’un efprit indivifible vous obéiffez
à l’év êqu e , ôc aux prêtres : rompant un même
pain, qui eft le remede pour l’immortalité, l’antidote
pour ne point mourir, mais pour vivre toûjours
en J. G. Je donnerois ma vie pour vous, ôc
pour ceux que vous avez envoyez pour la gloire
de Dieu à Smyrne , d’où je vous écris. Je rends
graces à Dieu, ôc j’aime Polycarpe comme je a * o u s
aime. Souvenez-vous de m o i , comme J. C. de
vous. Priez pour l’églife dc Syrie, d’où ou m’eni-
mcne à Rome enchaîné, moi qui fuis le dernier
de cetre églife, où Dieu m’a fait la grace de mc
trouver pour fa gloire. Je vous faluë en Dieu le
Pere, ôcen J. C. notre commune efperance. Telle
eft l’épître de S. Ignace aux Ephéfiens.
Dans l’épître aux Magnefiens, après la faluta- y i.
tion , il dit: Ayant l’honneur de porter un nom
d’une dignité div ine, à caufê de mes chaînes, je
chante la gloire des églifes, ôc leurfouhaite l’union
de la chair ôcde l’elprit de J. C. notre perpétuelle
vie, de la foi ôc de la charité, que rien ne furpaffe ;
& ce qui eft le principal, de Jesus Ôc du Pcre : par
qui nous fbuftrirons toures les infultes du prince
de ce fiécle; ôc nous nous enfuirons, pour joüir
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