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1 4 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e.
dans le coe u r , ôc aviez toujours fa dodtrine devant
les yeux. Ainfi vous joüiffiez de la douceur d’une
Îirofonde paix , vous aviez un defir infatiable de
aire du bien ,=.qui faifo it que plèins du S. Efprit,
vous vous répandiez fur tout. Remplis de bonne
volonté , de zele & d ’une fainte confiance, vous
étendiez vos mains au Dieu tout- puiffant : le fup.
pliant de vous pardonner les pechez de fragilité.
Vous travailliez jour & nuit pour tous les freres,
afin que le nombre des élus de Dieu fût fauvé par
famiféricorde, & pa rla pureté deleur confcience.
Vous étiez iinceres & innoc ens, fans reffentiment
des injures. T ou te fé d it io n , toute divifion vous
fa ifo it horreur. Vous pleuriez les chûtes du prochain
: vous eftimiez que leurs fautes étoient
les vôtres. Vous faifiez toute forte de bien fans
re g re t, & vous étiez prêts à toute bonne oeuvre.
Une conduite vertueufe & digne de re fp ed ,
étoit votre ornement ,& vous faifiez tout dans la
crainte du Seigneur : fes commandemens étQicnt
écrits fur les tables de votre coeur. Vo u s étiez
dans la gloire & dans l’abondance , & Técriture
»MMsxii.ij. s’eft accomplie ; Il a bû &c mangé le bien-aimé,
il eft venu dans l’abondance , i 1 s’eft engraiifé , &
a regimbé. De-là eft fortie la jaloufie , la contentio
n , la fédition, la pe rfécution , le d é fo rd re , la
g u e rre , la captivité. Les perfonnes les plus viles
le font élevées contre les plus confiderahles, les
infenfez contre les fa g e s, les jeunes contre les anciens.
Ainfi la juftice & la paix fe font éloignées;
n. J. p. 9 3 .F . ed it.
Coteler .
L i v r e S e c o n d . 243
depuis que la crainte de Dieu a manqué , que la
fol s’eft obfcurcie, que perfonne n’a voulu fuivre
les loix , ni fe gouverner fuivant les maximes de
J. C. mais fuivre chacun fes mauvais defirs, s’attachant
à la ja lou fie in ju fte& im p ie , par laquelle
la mort eft entrée dans le monde.
Il r ap po r te en fu i te pluf ieur s e x emp le s de Tan- x x x iv .
/Q t • /T* T ém o ig n a g e <îu cien reltamenc, pour montrer les mauvais eftcts manyre a« apóde
la ja lo u fie , à commencer par Caïn ; p u isil
ajoute : Mais laiifons les anciens exemples, &
vcnonsaux athletesqu iontcom battu depuis peu.
Prenons les illuftres exemples de notre temps.
Ccft par la jaloufie & Tenvie , que les fideles &
ies juftes, les colomncs de l’églife , ont été perfé-
cutez jufqu’à une mort cruelle. M etton s-n ou s
devant les yeux les faints apôtres. C ’eft par une
jaloufie injufte que Pierre a fo u ffc rt, non une ou
deux f o i s , mais plufieurs f o i s , ôc aïant ainfi accompli
fon martyre , il eft allé dans le lieu de
gloire qui lui étoit dû. C ’eft par la jaloufie que
Paul a remporté le prix dc fa patience ; après avoir
porté les fers fept l o i s , avoir été battu de v e rg es,
& lapidé ; avoir prêché en Orient ôc en Occ ident,
& enfeigné la juftice au monde entier. Enfin
étant venu à l’extrémité de l’O c c id en t, il a fo u f-
fert le martyre fous les gouverneurs ; ii a été délivré
du monde , & eft allé dans le heu fa in t,
nous donnant un grand exemple de patience.
A ces h om m e s, dont la vie a été divine , s’eft
joint une grande multitude d’élus qui ont foufferc
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