
138 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Je peuple d’A lexandnc de la paifion pour fts
courfes des chevaux ; qui le faifoit fouvent venir
a jettcr des pierres, cirer des épées & répandre du
fang. Vefpafien qui connoiiloic Apollonius J e
demanda d’abordquandi lfutarnvé à Alexandrie
Thonora comme un homme divin, & le confuí^
• avec deux autres philofophes, Euphrate k Dion,
fur la conduite qu’il dévoie tenir. *
T a c it . 4 . hijf.
S f iít . Y e f f. ». 7,
Cependant il arriva des prodiges, où Ton peut
croire qu’Apollonius avoit part.'Vcfpafien étant
entré feul dans le temple de Serapis, comme pour
confulter ce dieu ; après avoir fait plufieurs prières
pour fe le rendre propice , il fe retourna & vu un
de fes affranchis nommé Bafilide, qui lui préfen-
t o i c , félon la coutume de la vervene , des cou-
tonnes & des gateaux. Il fçavoit que perfonne ne
I avoit fait entrer, & que depuis long-temps il ne
pou voit marcher, à caufe d’une foibleffe de nerfs.
II envoïa des couriers pour s’en affurer, & il fc
trouva qu’à cette même heure , Bafilide étoit à
quatre-vingt-milles, qui font plus de vingc-iix
heuës. Le nom de Bafilide , qui en grec fignifie
roïa l , fut pris comme un bon augure.
S u e t. Y e f f . n. 7. meiue temps, un aveugle dn peuple
d’Alexandrie vint fe jecter aux genoux de Tempe-
reur, & lui dit en gémiffant: Le Dieu Serapis m’a
averti dc madreifer a vous pour recouvrer la
v û ë , fû te s -mo i feulement la grâce de cracher
fur mes yeux. Un autre qui avoir mal à la main,
par 1 ordre du meme dieu prioit l’cmpercur de
T a t i t . 4 . hi/l.
L i v r e S e c o n d . 739
lui marcher deffus. Vefpafien s’cn mocquoit d’abord
; k comme ils le prefloient , il craignit de
paffer pour un efprit léger, s’il s’y arrêcoit. 'Toutefois
il dit aux médecins de juger fi ces yeux &
cette main etoient humainement incurables. Les
médecins répondirent : que Taveuglc pouvoir recouvrer
la vûë , fi on en ôtoit les obftacles ; que
Teftropié avoit les articles difloquez , mais qu’ils
pouvoient être remis. Vefpafien réfolut de bazarder,
k d’un vifage gai fit ce qu’on lui deman-
; doit, en préfence de la multitude fort attentive.
' Auffi-tôc Taveugle recouvra la v û ë , & Teftropié
I eue Tufige de fa main. Il n’y avoit rien en tout
; cela , que le démon ne pût faire ; puifqu’au
I jugement des médecins , ces maux n’étoicnc
pas abfolument fans remcde ; k qu’il n’y eut
; d’extraordinaire , que la promptitude dc la gué-
I rifin.
I Cesmiracics, vrais ou faux, confirmèrent pu i f
I fainment la créance , qu’il y avoir quelque chofc
de divin dans Téledion de Vefpafien. Tou t TO-
rient étoit imbu d’une ancienne opinion , fondée
fur les oracles des livres facrez ; qu’en ce remps
des conquerans forcis de Judée foumettroient
toute la terre. C ’étoit en effet le regne fpirituel
de J. C. & la prédication des apôtres. Mais les
Juifs feTappliquoient à eux-mêmes : & c’eft ce qui
les opiniâtroit le plus dans leur révolte. Car ils
tfpcroient , non feulement de fe délivrer , mais
defe rendre les maîtres du mohde. Les païens
Suet. Vefp. c. 4C
T u c it . J. hift.
J o f v n B e l l c i
î l r . ÿ i l . C ,
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